Ce blog se propose de faire un panégyrique (forcément non-exhaustif) de "l'âge d'or" du cinéma pornographique français, cette "parenthèse enchantée" s'étendant du milieu des années 70 jusqu'au début des années 80, de la libération sexuelle post-68 à l'arrivée de la vidéo et du Sida. Un cinéma en 35 mm (et 20 cm...), avec poils et sans silicone, injustement "ghettoïsé" par l'inique "loi X" de 1975. « La pornographie est un art dont les artistes sont parfois incompris. » (Michel Ricaud)
lundi 16 septembre 2024
Cycle Patrick Aubin (8) : Derrière le miroir sans tain / Une épouse à tout faire
jeudi 12 septembre 2024
Cycle Patrick Aubin (7) : Aventures extra-conjugales / Femmes seules pour un dragueur
Allez, courage, on touche au but ! Avant-dernier volet de cette rétrospective Patrick Aubin avec deux nouveaux films issus de la « queue de comète » de « l’âge d’or » (1982-1983). Au programme : adultères, libertinage et « chômache, gross malheur ! »…
Aventures extra-conjugales
(1982)
Avec : Jacky Arnal (Bertrand), Claudia Von Stadt (Jenny), Isabelle Brel (Annie), Cathy Ménard (Clara), Hare Krane (la soumise de Clara).
Bertrand (Jacky Arnal) a du mal à satisfaire sexuellement sa femme Jenny (Claudia Von Stadt). Celle-ci prétexte un deuil familial pour rejoindre son amant pendant quelques jours. Bertrand se retrouve libre et va enchainer les rencontres coquines : la femme d’un copain et son amie (Cathy Ménard et Hare Krane), une vendeuse de livres (Isabelle Brel), une ancienne élève ou encore un couple d’amis qu’il héberge pour une nuit.
Le grand dadais Jacky Arnal (et
sa petite moustache…), vocalement doublé par Hubert Géral, est donc le héros de
cette histoire de couple qui se trompe pour mieux se retrouver. Rien de nouveau
sous le soleil, donc. Beaucoup d’acteurs et actrices ne sont pas crédités ni
identifiables, au sein d’un casting renouvelé, signe du changement d’époque.
C’est comme les équipes de foot, le personnel des « fast-foods » ou
le gouvernement français, y’a beaucoup de « turn-over » ! Les
« figures » sont habituelles, juste « pimentées » par une
double-pénétration (Arnal et le couple d’amis) et ce qui est possiblement un
clin d’œil au Echanges de partenaires de Lansac (Arnal prend son ancienne élève
allongée sur une moto et tenant le guidon, comme le faisait Olivia Flores dans
le film sus-cité). La fabuleuse Cathy Ménard, sous-utilisée, ne fournit pas sa
meilleure prestation. C’est plutôt Claudia Von Stadt qui tire les marrons du
feu avec un doigtage anal par son amant et une gorge profonde sur Arnal. Comme
de coutume, les participant(e)s baisent sur commande et ne pensent qu’à ça,
tout conflit est gommé et les infidélités sont pardonnées et même encouragées, Von
Stadt proposant à Arnal un ménage à trois avec son ancienne étudiante. Ah, si
ça pouvait être pareil dans la « vraie vie », les tribunaux jugeant
les affaires de divorces seraient désengorgés…
Femmes seules pour un dragueur (1983)
Avec : Dominique Aveline (Jean), Claudia Von Stadt (Marie-Ange), Maria Faifer (Chantal), Isabelle Brel (Violette), Carole Piérac et Jacky Arnal (le couple sur la route), Masha (la femme au vidéo-club).
Jean (Dominique Aveline) se fait renvoyer par son patron car il se faisait trop pressant sur Chantal, la dactylo (Maria Faifer). Désormais oisif (donc libre), il n'ose avouer la chose à sa femme Marie-Ange (Claudia Von Stadt) et erre dans Paris. Il se met alors en « recherche active » de… conquêtes féminines.
Alors tout d’abord encore un grand bravo aux gars d’Alpha France pour le titre sur la jaquette… Femmes seules pour un drageur… « Drageur », vraiment ? C’est celui qui fabrique les dragées ? No comment… On retrouve à nouveau Claudia Von Stadt, Isabelle Brel et Jacky Arnal mais c’est Dominique Aveline, lui aussi post-synchronisé par Hubert Géral, qui tient le rôle principal. Il est donc Jean, un homme qui se fait licencier pour harcèlement sexuel sur la dactylo (alors que c’est elle qui s’est jetée sur lui puis l’a dénoncé pour ne pas perdre elle-même sa place)… Voilà qui fait écho à notre époque, où les affaires de ce type ressortent en masse (Depardieu, PPDA et même… l’Abbé Pierre !) mais aussi à celle du film. 1983, c’est en effet le « tournant de la rigueur », les « restructurations » (euphémisme pour « désindustrialisation »), le « chômage de masse » et bientôt les Restos du Cœur… Le scénario rappelle un peu celui des Petites filles de Leroi (la rencontre dans un cinéma porno, le jeu au Loto en lieu et place du Tiercé…), même si là, la désertion du salariat était volontaire. Le résultat est toutefois le même : notre homme se retrouve à errer et à profiter de cette nouvelle liberté. Pour une fois que le porno délaisse les grands bourgeois oisifs pour aborder, même en surface, le monde du travail, on ne va pas s’en plaindre. Complètement à contre-courant de l’actuelle doxa dominante productiviste, je ne puis que me réjouir de voir un homme sortir de l’aliénant joug économique pour jouir - c’est le cas de le dire - de son temps libre retrouvé. Pour en revenir au film, Aveline assure « comme une bête », pas étonnant qu’on le surnommait « le Martien » ! Il va aller de rencontres en rencontres, dans un vidéo-club porno, en draguant dans la rue, sur la route… Et alors qu’il était sur le point d’avouer la perte de son emploi à sa femme (Claudia Von Stadt), il gagne au Loto. Une vraie chance de cocu ! Et c’est effectivement le cas puisque Von Stadt, sujette à des rêves érotiques sado-maso, se fait draguer… par un ami libertin d’Aveline. Dès lors, vous aurez deviné de vous-même le prévisible dénouement : les deux époux se retrouvent par surprise dans la partouze finale regroupant tous les protagonistes. A l’arrivée de sa femme, Aveline, en plein « effort », lâche : « Je suppose que tout commentaire est superflu ? ». Et oui, « il vaut mieux faire que dire », comme diraient Alfred de Musset et, dans une variante (« Nous allons davantage agir que parler »),… Michel Barnier...
lundi 9 septembre 2024
Cycle Patrick Aubin (6) : L’innocence pervertie / Provinciales en chaleur
vendredi 6 septembre 2024
Cycle Patrick Aubin (5) : Orgies très spéciales / La grande enfilade
Cycle Patrick Aubin, acte 5. Points communs de ces deux sélections : sorties en 1979, présence de la regrettée Cathy Stewart, Diane Dubois et Richard Allan au casting et défilé de protagonistes sexuels. Toujours rien d’impérissable à l’horizon. Cette constance dans l’ennui et le conformisme confinerait presque au génie. La grande enfilade vaut néanmoins le coup d’œil.
Orgies très spéciales
(1979)
Avec : Cathy Stewart (Catherine), Virginie Caillat (Sylvie), Alain Malar (William), Diane Dubois (Jeanne), Dominique Aveline (« Pépito le Mexicain »), Piotr Stanislas (« Roger La Honte »), Richard Allan (« Pelléas »), Joël Charvier (Paul « Spartacus »), Carole Stresse (une invitée).
La toujours vierge Catherine (Cathy Stewart), héritant de l’appartement de sa mère pour quelques jours, veut en profiter pour s’amuser un peu. Elle invite sa copine Sylvie (Virginie Caillat) puis son petit ami William (Alain Malar). Mais elles n’obtiendront rien de ce dernier, un peu coincé et ne souhaitant pas faire l’amour à Catherine avant le mariage. Elles se rabattent alors sur un réseau téléphonique libertin et invitent certains de ses membres à venir les rejoindre. Débarquent alors un Mexicain amateur de pâtes (Dominique Aveline), un « zonard » (Piotr Stanislas), une lesbienne quadra (Diane Dubois)…
Bonne idée vite abandonnée :
la galerie de personnages atypiques, avec Dominique Aveline en Mexicain
cuisinant des pâtes qui s’avèreront dégueulasses (qu’est-ce qu’on rigole…) ou
Piotr Stanislas en loubard parigot. Puis arrive la vétérante Diane Dubois (déjà
40 balais au compteur) pour de longuettes parties saphiques avec Caillat et
Stewart. Quand vient Richard Allan, elle se fait prendre en double avec Caillat
équipée d’un gode car, bien que lesbienne, « c'est quand même pas mal, une
vraie queue »… Derniers invités, le couple formé de Joël Charvier et
l’inconnue Carole Stresse. A la fin, on apprend que la mère de Stewart
s’absentera encore quelques jours. Les filles vont donc pouvoir continuer à
s’envoyer en l’air (baillements…). Faux sperme en quelques occasions et
toujours les mêmes musiques de Bréjean (jazz en sourdine, boogie).
La grande enfilade (1979)
Avec : Diane Dubois (Monique Grévin), Richard Allan (Alain Grévin), Claudia Mehringer (Joséphine), Cathy Stewart (Elisabeth), Jacques Gatteau (David Longval), Marie-Claude Viollet (Françoise), Edwige Faillel (Gloria), Jean-Louis Vattier (Bernard), Guy Royer (Antoine).
Alain et Monique (Richard Allan et Diane Dubois), couple libertin, donnent une soirée à l'occasion de leur cinquième anniversaire de mariage.
Voila qui sent le « scénario » griffonné sur un coin de table et n’ayant pas dû occasionner trop de triturage de méninges. A mon avis, ils doivent faire un concours, genre « qui rédigera le script le plus court ? »… Tiens, pour commencer, Allan rase la chatte de Dubois. Why not ? Puis, il lui branle bien le clito jusqu’à ce qu’elle jouisse mais ils sont interrompus dans leur ouvrage par quelqu’un qui sonne à la porte. On ne respecte plus rien, de nos jours… C’est Cathy Stewart qui arrive en avance à leur fête pour se faire prêter des collants. Dubois n’en n’a pas, elle essaie d’abuser de Cathy qui se débat, se cogne et perd connaissance. Alors avec Allan, elle la ligote, la bâillonne et l’enferme dans une malle. De la serrure de celle-ci, Stewart pourra apercevoir les ébats des invités. Qui ne tardent pas à arriver. Avec, par ordre d’apparition : un couple de lesbiennes (Marie-Claude Viollet et Edwige Faillel) mais qui ne dédaignent pas la bite, un sexologue dandy (Jacques Gatteau) et Antoine (Guy Royer), ex-amants de Dubois et enfin le benêt et inhibé Bernard (Jean-Louis Vattier), accompagné de la cousine (Claudia Mehringer) de sa petite amie qui n’est autre que Cathy Stewart. Tout ce petit monde copule joyeusement même quand Gatteau, intrigué, finit par découvrir et faire sortir de sa malle notre pauvre Cathy, qui n’en tient pas rigueur à Dubois. Les joies du sexe aplanissent tous les conflits. Si ça pouvait donner des idées à notre désastreuse classe politique… Quoique, c’est peut-être ce qui se passe… Vous imaginez une partie à trois entre Marine, Emmanuel et Jean-Luc ? Cette Grande enfilade est quand même évidemment bien plus bandante que cette vision d’horreur, je vous rassure 😄.