Né Lemieuvre dans la cité
phocéenne (ce qui me fait au moins un point commun avec lui, même si j’en
aurais préféré un autre…😄) en 1942, Richard Allan est sans conteste, avec son
compère Alban Ceray, l’acteur pornographique français le plus emblématique,
surnommé « Queue de béton » par un journaliste (ce qui donnera l’idée
à Michel Caputo de réaliser un film portant ce titre) et membre des
« Quatre mousquetaires » du X français (avec Ceray, Dominique Aveline
et Jean-Pierre Armand). L’histoire est désormais connue : dépucelage et goût
pour la bagatelle précoces, découverte par la pionnière Sylvia Bourdon de ses
talents « d’artilleur » lors d’une « soirée », débandade (c’est le
mot) sur son premier roman-photo puis mise au point d’une technique visant à
dissocier son sexe de son cerveau. A partir de là, c’est l’autoroute vers le
succès : environ 400 films (en comptant les inserts) en une dizaine
d’années, avant de raccrocher au mitan des années 80 par crainte du SIDA. Sa
femme Liliane, avec qui il a débuté dans le milieu, épouse elle aussi une carrière
d’actrice pornographique. Tout au long de ce parcours, il est également, en
plus de ses rôles, directeur de casting et pourvoyeur de lieux de tournage.
Entre les tournages et les soirées libertines, notre homme aura « trempé
son biscuit » dans 8000 (!!) « bols » différents (son
autobiographie 8000 femmes, publiée en 2010 puis remaniée et enrichie en 2022
sous le titre Aventures sextraordinaires), là où Ceray revendique quant à lui
10000 conquêtes. Eh, les gars, faudrait songer à en laisser pour tout
l’monde ! Les anecdotes : Maurice Pialat, visiblement amateur de « boulards »,
trouve qu’il a « une gueule » et lui fait tourner deux scènes, non
retenues au montage, pour son Police de 1985. Et lors d’un dîner dans le
restaurant d’André Pousse, celui-ci lui dit : « Je te serre la
cuillère, mon pote, on fait le même métier mais pas avec le même costard ».
Depuis plus de vingt ans, il est désormais artisan-chocolatier dans la région
normande et, histoire de faire « perdurer la légende », propose une
gamme de chocolats érotiques.
A contrario de Brigitte Lahaie, je préfère infiniment l’acteur à l’homme, qui a viré « réac » de façon assez caricaturale, s’inscrivant dans la tendance lourde (dans tous les sens du terme) de la société française (et européenne). En effet, son Facebook, où, entre de multiples publications de soutien à la cause animale, il relaie quelques posts à caractère politique, ne laisse guère planer de doute quant à son inclinaison pour le parti de la rentière de Montretout et du Tik-tokeur « bien dégagé derrière les oreilles » ou pour le groupuscule mort-né du « Z ». A ce titre, et même si de l’eau a coulé sous les ponts et que le cinéma X ne fait plus débat (puisqu’il n’existe plus), le voir basculer dans le camp idéologique de ceux qui étaient les plus farouches opposants à son « domaine d’activité » a quelque chose d’assez cocasse et pour tout dire, d’un peu pathétique. La vieillesse est un naufrage, dit-on…
Films et rôles
notables :
Celui-là, faut vraiment être né sur le tard pour ne pas le connaître. Pas une foufoune ne semble lui avoir échappé...
RépondreSupprimerAvec Ceray, ils se sont... tirés la bourre... MDR
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