mardi 30 avril 2024

 Petites culottes chaudes et mouillées / La chatte aux trésors / Fantasmes de femmes


Second (et dernier) volet des productions de Michael Goritschnig alias Michel Jean pour la société allemande Ribu. Budgets confortables, lingeries, actrices belles à se damner, prétextes de comédie ou de polar, ambiance années 80, dialogues hilarants de grossièreté phallocrate, réalisations plates mais réhaussées par des images hyper… léchées et des séquences hard de très haut niveau, avec juste ce qu’il faut de perversion et d’extrême : un bilan largement positif.

Petites culottes chaudes et mouillées (1982, sortie Allemagne)

Avec : Richard Allan (Ricardo Bertini), France Lomay (Lisa Laroche), Alban Ceray (Jean), Uschi Karnat (Uschi), Somchit Traymany (la masseuse), Ursula Gaussmann (Annette Lefebvre), Aurore Legeay (la soubrette), Olivier Mathot (le père de Lisa, rôle non hard), Hélène Shirley (la tortionnaire), Dominique Aveline et Jean-Pierre Armand (les ravisseurs, rôles non hard), Dominique Saint Claire et Isabelle Brel (des mannequins), Claudine Gauthier, Claudine Aubert, Ingrid Blandow, Aline Mess, Cathy Stewart (d’autres mannequins, rôles non hard), Guia Lauri (la fille avec Jean), Nadine Pascal (la barmaid, rôle non hard), Mario Pollak (le maire, rôle non hard), Cathy Ménard (le témoin de Lisa, rôle non hard), Gérard Luig et André Kay (des invités au mariage, rôles non hard).

Dans ce Petites culottes chaudes et mouillées, notre ami Richard Allan incarne Ricardo, un vendeur en lingeries féminines qui cherche à ouvrir une succursale en France pour compenser des ventes à la baisse en Italie. Son ami Jean (Alban Ceray) lui présente Lisa (France Lomay) et la lui propose comme secrétaire. Dragueur invétéré, il accepte bien volontiers et n’a qu’une hâte, la sauter (évidemment). Mais elle ne l’entend pas de cette oreille et fait en sorte que leur relation ne déborde pas du cadre professionnel. Tant pis, il se « rabattra » sur soubrettes, mannequins et autres membres de la gent féminine que son activité lui permettra de croiser. Puis, il se fera enlever et torturer par viol par des ravisseurs. Sans le sou, ce sera Lisa qui paiera la rançon. Pour la remercier et la « rembourser », il l’épousera, seule façon pour lui de la mettre dans son lit.

Si Allan est à nouveau à la fête, France Lomay, en fin de carrière X, se contente d’une scène lesbienne avec Uschi Karnat. Bande-son électro-funk d’époque. Meilleure scène du film, celle où Hélène Shirley, chargée par les ravisseurs de faire avouer Allan où est son fric, le viole menotté sur un lit. Littéralement survoltée, elle déchire ses vêtements avec un canif, s’empale sur son membre gonflé et lui tape sur le torse en hurlant. Il finira par… cracher le morceau (dans tous les sens du terme) en lui donnant les coordonnées de Lomay pour qu’elle paye la rançon. Une scène assez comique qui prend toute sa dimension quand on sait que le couple à la ville que formaient Allan et Shirley traversait à l’époque quelques « turbulences ». On notera aussi l’accent marseillais sans aucune justification d’une conquête de Ceray (qu’est-ce qu’ils se marraient en post-synchro !) et, comme l’indique la couverture du DVD, le recours pour la première fois au fantasme du « glory hole », Allan honorant deux fessiers et deux paires de seins, seules parties des corps non cachées par le mur.



La chatte aux trésors (1984, sortie Allemagne)

Avec : Alban Ceray (Laurent Mercier), Laura Clair (Francine), Gabriel Pontello (Robert Trivio), Nathalie Tussot (Nadine), Jacques Marbeuf (Jacques), Marilyn Jess (Anna), Eva Kléber (l'amie de Jacques), Dominique Saint Claire (Natacha), Piotr Stanislas (Bruno), Uschi Karnat (Uschi), Cathy Ménard (Danièle), Veronica Moser (la nièce de Laurent), Jean-Pierre Armand (le frère de Laurent, rôle non hard), Sylvio Ray (l'ami de Laurent), Dany John (l'homme de main de Jacques), Jean-Paul Bride (le receleur, rôle non hard), Carmelo Petix (le barman, rôle non hard), Mika Barthel et John Oury (les acteurs hard de la boîte), Barbara Legrand et Marianne Wackerle (les « distractions »), Malko (le Dobermann d’Anna).


La chatte aux trésors (ou Diamond baby) est la suite de Hôtesses très spéciales, avec grosso modo les mêmes acteurs principaux. Alban Ceray (impérial) reprend son rôle de malfrat qui cherche à refourguer ses diamants. Mais l’affaire traine en longueur et il ne tarde pas à avoir sur ses traces son ancien complice Pontello, aidé de l’équipe de Jacques Marbeuf. Il fera traverser la frontière aux diamants en les camouflant dans… le sexe de sa femme Nadine (Nathalie Tussot, d’où le titre), avant de rejoindre sa maitresse Francine (Laura Clair). S’ensuit un jeu du chat et de la souris entre Ceray et ses poursuivants, parsemé de rencontres sexuelles : tous ses refuges ont en effet la particularité d’être habités par de charmantes créatures (Marilyn Jess n’étant pas des moindres). Il finira par les semer, diamants en poche et Laura Clair sous le bras.

Le plus excitant de cette fournée. Les deux scènes les plus « hot » sont à mettre à l’actif de l’auburn Nathalie Tussot. Dans la première, Ceray lui administre un impressionnant « fist fucking » (pendant qu’elle le suce) dans le but de récupérer le préservatif rempli de diamants qu’il lui avait précédemment enfoncé dans le sexe. C’est déjà incroyable sur un écran d’ordinateur ou de télé alors je n’ose imaginer sur celui d’une salle de cinéma… Dans la seconde, elle se fera « bifler » par l’engin hors norme de Dany John (ce n’est donc pas une légende ce qu’on dit à propos des Noirs, là c’est carrément taille serpent ou lance à incendie…) avant de l’engloutir quasi intégralement (« gorge profonde »). Grosse performance de cette « hardeuse » que je découvre ici et qu’il ne me semble pas avoir (encore ?) vu ailleurs. Sinon, il y a aussi des scènes comiques à la fin, où Ceray et Clair baisent dans un taxi, au grand dam du chauffeur qui risque l’accident puis sur une pelouse, avant qu’un pandore les surprenne et les verbalise.



Fantasmes de femmes (1984, sortie Allemagne)

Avec : Alban Ceray (Armand), Richard Allan (Christian), Eva Kléber (Gisèle Bourdet), Cathy Ménard (Mme Dupelier), Olinka (Viola), Barbara Legrand (Marie-Claude), Christina Schwartz (la femme avec Marie-Claude), Diane Dupont (la femme dans la cuisine), Patricia Pasquale (Simone), Karine Hornel (Denise), Gérard Luig (Denis, le cuisinier), François Terlah (le prof de gym), Jacques Gatteau (le patron de l'agence de voyage, rôle non hard), Emmanuelle Parèze, Ray Prevet, Aline Mess (des clientes de l'agence, rôles non hard), Frédéric (le perroquet d’Armand et Christian).


Fantasmes de femmes (ou Doigts vicieux, culottes déchirées) reprend le même principe que le Parfums de lingeries intimes de la même équipe. Allan et Ceray vendent à nouveau leurs services à de riches clientes en manque de sensations fortes mais ils le font cette fois au sein d’un château et assistés d’un cuisinier et d’un prof de gym (à la participation modeste). Il sera donc question de fric et de cul, sur fond de mini-rivalités entre les deux « coqs » et de musique « feel good » disco-funk qui faisait alors le bonheur des pistes de danse, rappelant les hits du groupe Change. La recette chic et toc de ces cyniques années 80, en somme. Il y a évidemment du « beau linge » avec Olinka (la Marilyn Monroe française) et surtout la fraichement (et trop tôt) disparue Cathy Ménard (1954-2022). Cette brune aux magnifiques yeux bleus occupe une place à part dans le cœur des afficionados. Largement l’égale d’une Lahaie ou d’une Jess mais le « star system » en a décidé autrement. Ici, elle s’active sur un Richard Allan installé dans un fauteuil de gynécologue. Tout bon film X qui se respecte a une ou deux scènes marquantes, qui sortent du lot et de la routine. La bien en chair Karine Hornel s’introduit rien de moins qu’une batte de baseball dans le sexe avant de prodiguer une fellation sur un Alban Ceray en position du poirier. Et comme dans Parfums de lingeries intimes, une jolie demoiselle (ici Patricia Pasquale) subit les assauts répétés de nos deux « artilleurs » en chef pour un trio choc : doigtage anal intensif (à cinq doigts !), double pénétration, double vaginale et éjacs (en partie) buccales en guise de conclusion, prémices d’une pornographie plus extrême. On a clairement changé d’époque. Mais c’est la rareté de ces scènes qui en faisait tout leur charme alors qu’aujourd’hui elles sont généralisées (et amplifiées).



Au final, trois excellentes productions (il fallait bien ça pour effacer la déception et la médiocrité du DVD précédent) qui nous « vendent du rêve » et nous plongent dans la nostalgie d’une époque hélas révolue (nous sommes là en queue de comète de « l’âge d’or » des films en 35mm, avant que la vidéo ne prenne définitivement le dessus).

vendredi 19 avril 2024

La perversion d’une jeune mariée / Auto-stoppeuses en chaleur


Au menu de ce DVD, deux productions du duo Tranbaree / Lahaie : une plutôt réussie, l’autre beaucoup plus anecdotique. Par contre, là où ça chie, mes gros loups, c’est que les gars de Blue One / Alpha France ont foutu en jaquette de La perversion d’une jeune mariée une photo issue du… Couple cherche esclaves sexuels d’Aubin ! Enfin, estimons-nous heureux, nous verrons qu’il ont fait pire pour Veuves en chaleur

La perversion d’une jeune mariée (1978)

Avec : Brigitte Lahaie, Ghislain Van Hove / Claude Loir, Danièle David, Agnès Lemercier, Alban Ceray, Thierry de Brem, Mandarine, Hervé Amalou.


Un homme et une femme (Claude Loir et Danièle David), dans un lit, font l’amour (à part dormir, que pourraient-ils y faire d’autre, me direz-vous, surtout dans ce genre de films ?). Mari et femme ? Pas vraiment. A vrai dire, elle est la meilleure amie de celle (Brigitte Lahaie) qu’il va épouser. Après cette partie de jambes en l’air, ils se préparent pour la cérémonie et se rendent chez l’heureuse élue. Ils y sont reçus par la bonne de maison Joëlle (Agnès Lemercier) qui, pour les faire patienter pendant que la mariée se prépare, leur tend son journal intime. Curieux manuscrit retraçant, via des photos de visages et de sexes, quelques aventures érotiques de Lahaie. David les connaissant toutes (et ayant participé à l’une d’elles), elle les relate au futur époux. C’est donc parti pour quatre flashbacks : deux trios (Lahaie, Lemercier et un amant), une incartade lesbienne avec l’essayeuse et une partie à quatre (Lahaie, David et deux gars). Puis, la mariée se présente enfin, accompagnée des rencontres évoquées dans le journal en question. Le mariage peut être célébré et il l’est de façon originale, sous la forme d’un « combat de boxe » avec gong, arbitre et « soigneurs » (« préparateurs physiques » serait plus adéquat), suivi de l’orgie finale habituelle. Alors, qu’est-ce qui fait de cette Perversion d’une jeune mariée un Tranbaree plus réussi que la moyenne ? Déjà, Brigitte tient bien le premier rôle et participe à toutes les scènes. La trame scénaristique est plus « élaborée » qu’à l’accoutumée, les scènes de sexe sont assez variées (comme indiqué plus haut : triolismes, lesbianisme, partouze). Les musiques habituelles d’Alain Goraguer, toujours dans une veine jazz-funk à la Herbie Hancock ou Betty Davis, sont évidemment de la partie pour allier plaisirs des yeux et des oreilles. Et puis il y a, si vous me passez l’expression (inappropriée dans un autre contexte), de la « chaudasse » de compétition (Danièle David et Agnès Lemercier, toutes en lubricité et rondeurs bien placées). Meilleures scènes, les deux avec Lahaie et Lemercier : pipe à deux bouches (et langues) sur un Thierry de Brem aux yeux bandés (« Joëlle, faites briller Monsieur ! ») ; et celle avec l’aussi bestial que cérébral Alban Ceray, qui prend alternativement (et vigoureusement !) Brigitte puis Agnès pendant que l’autre tient deux bougies, lumière éteinte. Enjoy !



Auto-stoppeuses en chaleur (1979)

Avec : Guy Royer (François), Brigitte Verbecq et Lucie Doll (les auto-stoppeuses), Brigitte Lahaie (Denise, la fuyarde), Richard Allan (le mari de Denise), Karine Gambier (l’automobiliste en panne), Cathy Stewart (la soubrette de l’hôtel), Liliane Allan (Michelle, la femme de François).


Ah, c’était sûr qu’après les infirmières, les veuves ou les femmes mariées, Tranbaree finirait par succomber au fantasme des auto-stoppeuses… Ce sera donc tout pareil que d’habitude mais sur les routes de la « douce France » d’antan. François (Guy Royer) part rejoindre sa femme (Liliane Allan) dans leur station balnéaire. Sur sa route, il voit son rêve (celui de beaucoup d’hommes) exaucé : croiser le chemin de belles auto-stoppeuses peu farouches. Première « levée » avec Brigitte Verbecq et Lucie Doll, qui jouent des étrangères. Notre trio se trouve rapidement une chambre d’hôtel pour laisser libre cours à ses envies. Puis, se reposant à l’orée d’un bois, notre conducteur est soudainement réveillé par une Brigitte Lahaie affolée et fuyant son mari (Richard Allan), qui lui demande de l’aide. Une fois plus loin et le mari indélicat semé, elle le remercie en lui offrant ses charmes. S’ensuit un 69 après rabattement des sièges. Mais le mari les retrouve, récupère Brigitte et la baise intensément dans leur caravane (scène assez longue). François va ensuite secourir une automobiliste en panne (Karine Gambier. Si un jour vous tombez sur ce genre « d’animal » sur une route de France, prévenez-moi…). Le temps de la réparation de la voiture, ils louent une chambre d’hôtel. La soubrette des lieux (Cathy Stewart) ne se fera pas prier très longtemps pour participer à leurs jeux. Enfin, François retrouve les deux auto-stoppeuses étrangères, qu’il ramène chez lui pour des quatuors avec son épouse Michelle (Liliane Allan, oui, la femme de Richard à l’époque). Un Tranbaree « de série », ni plus ni moins, avec un casting réunissant habitués (Royer, Lahaie, Gambier, Stewart, Richard Allan) et actrices plus rares (Verbecq, Doll, Miss Allan). Dispensable. 

jeudi 11 avril 2024

Maison de plaisir / Greta, Monika et Suzelle


Maison de plaisir (1980)

Avec : Jane Baker (Eva), Sandrine Pernelle (Laura Aubert), Elisabeth Buré (Mme Aubert), Guy Royer (Dany Boy, le privé), Hélène Shirley (la cliente sur les toits), Laura Clair (la cliente au piano), Patrick Perrin (Charlie), Virginie Caillat (Mitsou), Linda Dull (Mme Joyce), Gil Lagardère (Yann), Guy Bérardant (Patrick), Dominique Irissou (Pierre, le petit ami), Joël Charvier (Angelo), Jean-Louis Calmette et Jean-Pierre Kipré (des hommes de joie).

Greta, Monika et Suzelle (1980)

Avec : Dominique Saint Claire (Mado), Jacques Gatteau (le directeur), Carmelo Petix (le comte), Flore Sollier, Brigitte Lelaurain, Christine Lodes et Patrick Couter (les comédiens de la troupe), Thierry De Brem (Nicolas, le régisseur), Cyril Val (Matamore Percecul), Mika Barthel, Hubert Géral, Catherine Ringer, Guy Bérardant et Joël Charvier (les partouzeurs), Marc Lebel, Jacques Marbeuf et Gilbert Servien (les spectateurs, rôles non hard).

Allez, faut pas mollir (sic) ! Deux nouveaux pornos libertaires du « maître » Kikoïne passés au crible.

Ah mon Gégé, en confiant le premier rôle de ton Maison de plaisir à Jane Baker, ce fantasme masculin sur pattes, tu sais d’emblée comment m’amadouer, y’a pas à dire. Tu le sais, je suis dingue de cette nana, le seul type de personne pour qui j’accepterai un poste chez une TPE de menuiserie dans un quartier cradingue de ma ville (qui sont légions). Je serai même prêt à renoncer aux tickets-restos et autres primes « partage de la valeur », c’est dire… Même si ma productivité s’en trouverait immanquablement affectée… Bon, elle n’a pas tant de scènes que ça et ce sont loin d’être les plus chaudes mais même toute habillée, cela suffirait à mon bonheur. Elle joue Eva, la tenancière d’un bordel pour dames qui recueille chez elle après avoir failli l’écraser la jeune Laura (Sandrine Pernelle), en rupture avec sa mère (Elisabeth Buré) depuis que cette dernière s’est envoyée son propre petit ami (Dominique Irissou). Bien sûr, la mère va s’inquiéter et faire appel à un détective privé (Guy Royer) pour la retrouver, qu’elle paiera d’abord en espèces puis… en nature. Celui-ci va alors, après enquête, se faire engager chez Eva. En sus de Jane, t’as mis entre autres à l’honneur Hélène Shirley, Laura Clair et Elisabeth Buré, tu ne t’es pas foutu de notre gueule, j’avoue. Et aussi la « petite nouvelle » Sandrine Pernelle pour la scène la plus « hot » du film : anulingus, double doigtage anal – vaginal puis sodomie vigoureuse par Patrick Perrin. Rayon intromissions, ce sera cette fois… un éclair au chocolat (!), toujours sur Pernelle. A part ça, t’aime bien les trios, hein mon coco (surtout deux hommes – une femme, plus rarement l’inverse) et filmés en contre-plongée... Même en inversant les rôles de la prostitution, le plaisir reste essentiellement phallocrate, comme le veut le genre. Hé, ho mais qu’est-ce qu’il se passe chez les mecs, là ? Y’a ni Alban (Ceray), ni « Jipé » (Armand), pas plus que Richard (Allan)… Ils avaient piscine ou quoi ? L’inoxydable Guy Royer est en revanche bien là, de même que tes fidèles Bérardant et le bi Lagardère. Côté sexe, tu conclus par un gang bang sur une dénommée Linda Dull et par un « happy end » : la mère retrouve sa fille, elles enterrent la hache de guerre et Royer abandonne son poste de privé pour rester « homme de joie » chez Eva (comme on le comprend…). C’est bon, t’as coché toutes les cases du « petit Kikoïne illustré »… Mais tu sais quoi ? Ben on s’emmerde quand même un p’tit peu. Tu devrais sortir de ta « zone de confort », des fois, pour reprendre une de ces expressions à la con si appréciées de nos chers et tendres (?) « millenials »…



Photos du tournage, issues du Kikobook. Hallucinant.



https://fr.xhamster.com/videos/maison-de-plaisir-1980-13605202

Greta, Monika et Suzelle, maintenant… Ah, t’en es fier de celui-là, on dirait… Alors je te l’accorde, il sort de ton ordinaire et même de celui de la production porno en général. D’ailleurs, on me dirait qu’il n’est pas de ta « plume » que je le croirais bien volontiers. Le pitch : une troupe itinérante de comédiens ratés, qui traverse la France de villages en villages en… car anglais (rouge, à deux étages) pour jouer des pièces de vampires, se fait remarquer par un comte libidineux (Carmelo Petix) qui les héberge dans son château puis leur propose de jouer dans une pièce de sa création, d’un genre très particulier puisque… pornographique. Le chef de file (Jacques Gatteau) est d’accord et donne son prix (accepté par le comte) mais pas les comédiennes. La troupe met donc les voiles mais leurs péripéties feront qu’ils finiront par accepter l’offre du comte. C’est vrai qu’il y a quelque chose : les acteurs ont plus de scènes de comédie à jouer qu’à l’accoutumée, la B.O (essentiellement au violon, y’en a même une qui en joue pendant qu’elle se fait lécher la chatte par une copine…), une ambiance parfois onirique et de petits trucs de mise en scène bien sentis. Comme les scènes d’accouplements vues de façon subjective du point de vue du comte, à travers le trou d’une serrure ou la partie à trois dans l’herbe entre Cyril Val (Matamore Percecul, ce nom !) et deux comédiennes de la troupe, avec gros plans, ralentis et sans autre son que la musique. Pas de grande « star » du genre pour ce casting (pas de Jess, Lahaie, Ceray ou Allan à l’horizon) mais on note tout de même la présence fort appréciable de la très belle (euphémisme) Dominique Saint Claire. Bah, t’as raison, c’est bien des nouvelles têtes, de temps en temps. Pour ce qui est des intromissions d’usage, ont été convoqués pas moins de deux bouteilles (une pour chaque « face »), le manche d’un tournevis et la selle d’une bicyclette orientée vers le haut, quitte à donner du crédit, avec plus de quarante ans d’avance, à la « thèse Depardieu » qui défraya la chronique en cette fin 2023. La pièce porno est finalement jouée devant le comte et son public (masqué) puis tout cela finit dans la joie et la bonne humeur d’une partouze entre comédiens et spectateurs, parmi lesquels on reconnait Mika Barthel et Catherine Ringer, toujours aussi survoltées. On retrouve finalement bien là la patte épicurienne et naturaliste du réalisateur qui aura su mettre à contribution sa créativité pour compenser le manque de moyens. Reste une question : pourquoi avoir appelé ce film « Greta, Monika et Suzelle » alors qu’on n’y entend à aucun moment ces prénoms ? Mystère et boule de gomme…


https://fr.xhamster.com/videos/greta-monika-suzele-1980-france-35mm-full-movie-hd-xhph0g3

samedi 6 avril 2024

Les week-ends d’un couple pervers / Fantaisies pour couples / Les perversions d’un couple libéré


Les week-ends d’un couple pervers (1976)

Avec : Jacques Insermini, Emmanuelle Parèze, Chantal Arnaud, Catherine et Marie-Pierre Castel, Eva Khris, Hélène Bruno, Charlie Schreiner, Danièle Nègre, Martine Grimaud (rôle non hard).

Fantaisies pour couples (1976)

Avec : Dawn Cummings, Chantal Arnaud, Danielle Troger, Guy Royer, Laurence Thibault, Catherine Ferré, Charlie Schreiner, Richard Allan.

Les perversions d’un couple libéré (1976)

Avec : François Lopez, Chantal Arnaud, Ellen Earl, Richard Allan, Marie Catalard, Marie-Christine Chireix, Carole Giré, Jacques Insermini, Claude Janna, Laurence Jarry, Laurence Thibault.

Evoquons maintenant si vous le voulez bien le « cas Fleury ». Non (je vous vois venir) pas « Michon » ni « Mérogis » mais Georges de son prénom. Qui est en réalité Jean Desvilles (1931-2023), peintre de formation puis « touche-à-tout » dans le domaine de la réalisation : films historiques, dessins animés, pubs, émissions TV, longs métrages… Et films X donc, sous ce pseudonyme de Fleury. Ce DVD présente trois d’entre eux, dont la lecture des fiches techniques permet d’identifier immédiatement des caractéristiques communes. Les trois films sont de 1976 (les pantalons « pattes d’eph » !) et mettent à l’affiche la dénommée Chantal Arnaud. Et comme les titres l’indiquent, il sera question de couples : infidèles, complices, libérés ou en passe de le devenir. La perversion et la fantaisie semblent aussi être au programme. Qu’en est-il réellement ?

S’il fallait rattacher les films mis en boite par ce réalisateur à un courant pornographique, on dira qu’ils évoluent dans le même univers bourgeois et libertin que ceux d’un Tranbaree ou d’un Patrick Aubin (Jean-Claude Roy). Ils offrent un éventail limité (mais efficace) de scènes copulatoires : fellation (surtout), cunnilingus (rarement), pénétration vaginale, lesbianisme (parfois, avec ou sans godemichet). Si « perversions » et « fantaisies » il y a, ce n’est évidemment qu’à l’aune reculée de cette France giscardienne. Ce qui est finalement amplement suffisant et permet de conserver une dose d’authenticité et de réalisme appréciable face aux extrémités délirantes de la pornographie contemporaine. Vive le porno « bio » ! Amateurs de « bukkake » et autres « triple anale » (!), passez votre chemin, ce n’est pas ici que vous trouverez votre bonheur.

Dans Les week-ends d’un couple pervers, un homme (Jacques Insermini) demande à son épouse (Emmanuelle Parèze) de séduire des femmes afin que, le week-end venu, ils puissent s’adonner à des trios coquins. Chantal Arnaud (blonde aux yeux bleus, cheveux courts, pas mal), aperçue sur une plage normande, sera la « victime » toute désignée. Le film met donc en scène Jacques Insermini, ancien haltérophile et pilote de moto, acteur à la fois « tradi » et X. Beau gabarit « à l’ancienne », ce n'est pas Paul Mirabel, Stanislas Guérini ou autres « épaules de serpent », si vous voyez c’que j’veux dire 😄… En plus de sa femme et de sa « proie », il se tape aussi les deux sœurs jumelles Castel. L’une d’elles lui fait même une gâterie à l’arrière de la voiture conduite par sa sœur lors d’une virée autour de la Tour Eiffel. Pendant ce temps, Parèze s’attèle à pervertir Arnaud dans un parc puis au cinéma pour la préparer au « torride » week-end à trois. Piano jazz et électro humoristique rythment ces gentillets mais quelque peu ennuyeux ébats. Le moins bon des trois, à mon goût.

https://fr.xhamster.com/videos/les-week-ends-d-un-couple-pervers-1976-5908908

Putain, il aura « artillé », Royer, quand même… S’il y avait les « 4 mousquetaires » du X français (Allan, Ceray, Armand, Aveline), lui serait sans problème le cinquième larron de la bande. Mis à part chez Aubin (à confirmer), je l’aurais croisé chez quasiment tous les réalisateurs évoqués jusqu’ici. Le gars est décédé d’un cancer de la prostate (lien de cause à effet ?). Dans ce Fantaisies pour couples, il campe un employé de bureau qui a des infidélités. Mais sa compagne (Danielle Troger) aussi. Il se trouve que le couple se trompe mutuellement chacun et chacune avec les membres… d’un autre couple. Le destin fera en sorte, au gré d’une invitation, de réunir les quatre intéressés en têtes à têtes (puis à queues…), l’occasion de « crever l’abcès » lors de galipettes échangistes. Côté « fantaisies », notre bon Royer est mis à rude épreuve : baise sur le toit d’un immeuble (donc à la vue des résidents des immeubles environnants) et dans des toilettes pour dames, mitoyennes de celles des messieurs, qu’il aura rejoint par la fenêtre. Le film dispose d’un « cachet » Leroi-Lansac, d’une part par l’utilisation de musiques (musette, variété vaguement psyché) déjà entendues chez ces cinéastes et d’autre part par une bribe de message « social », les scènes de sexe et de comédie étant reliées par des commentaires radiophoniques (type météo, horoscope…) sur fond de photos d’un Paris « métro-boulot-dodo ». Ce qui en fait mon préféré de ce triptyque, la présence de Dawn Cummings (mazette, ce regard et ce sourire…) n’y étant pas non plus étrangère.


Le personnage principal (François Lopez) des Perversions d’un couple libéré (ou Parties raides) a un problème : lui est un coureur de jupons invétéré mais sa femme (Chantal Arnaud, toujours) est prude comme pas deux. Heureusement, il va progressivement faire participer son épouse à ses jeux sexuels et l’entrainer vers la quête du plaisir, d’abord avec une prostituée du bois de Boulogne puis avec sa maitresse (l’appétissante Ellen Earl). Les scènes lesbiennes au sauna / salon de massage, sur fond de musique indienne, apportent une touche bienvenue de sensualité. Notre bon vieux Richard (Allan) a encore réussi à se caser pour une partie à trois avec Earl et Arnaud autour de la piscine. Le final est un plaidoyer pour la sexualité de groupe (et la nature) où six protagonistes (Lopez, Arnaud, Earl, Allan et un autre couple) se retrouvent sur la pelouse pour un concert de râles de jouissance. L’amour du couple initial en ressortira renforcé. Elle est pas belle, la vie ?