Allez, courage, on touche au but ! Avant-dernier volet de cette rétrospective Patrick Aubin avec deux nouveaux films issus de la « queue de comète » de « l’âge d’or » (1982-1983). Au programme : adultères, libertinage et « chômache, gross malheur ! »…
Aventures extra-conjugales
(1982)
Avec : Jacky Arnal (Bertrand), Claudia Von Stadt (Jenny), Isabelle Brel (Annie), Cathy Ménard (Clara), Hare Krane (la soumise de Clara).
Bertrand (Jacky Arnal) a du mal à satisfaire sexuellement sa femme Jenny (Claudia Von Stadt). Celle-ci prétexte un deuil familial pour rejoindre son amant pendant quelques jours. Bertrand se retrouve libre et va enchainer les rencontres coquines : la femme d’un copain et son amie (Cathy Ménard et Hare Krane), une vendeuse de livres (Isabelle Brel), une ancienne élève ou encore un couple d’amis qu’il héberge pour une nuit.
Le grand dadais Jacky Arnal (et
sa petite moustache…), vocalement doublé par Hubert Géral, est donc le héros de
cette histoire de couple qui se trompe pour mieux se retrouver. Rien de nouveau
sous le soleil, donc. Beaucoup d’acteurs et actrices ne sont pas crédités ni
identifiables, au sein d’un casting renouvelé, signe du changement d’époque.
C’est comme les équipes de foot, le personnel des « fast-foods » ou
le gouvernement français, y’a beaucoup de « turn-over » ! Les
« figures » sont habituelles, juste « pimentées » par une
double-pénétration (Arnal et le couple d’amis) et ce qui est possiblement un
clin d’œil au Echanges de partenaires de Lansac (Arnal prend son ancienne élève
allongée sur une moto et tenant le guidon, comme le faisait Olivia Flores dans
le film sus-cité). La fabuleuse Cathy Ménard, sous-utilisée, ne fournit pas sa
meilleure prestation. C’est plutôt Claudia Von Stadt qui tire les marrons du
feu avec un doigtage anal par son amant et une gorge profonde sur Arnal. Comme
de coutume, les participant(e)s baisent sur commande et ne pensent qu’à ça,
tout conflit est gommé et les infidélités sont pardonnées et même encouragées, Von
Stadt proposant à Arnal un ménage à trois avec son ancienne étudiante. Ah, si
ça pouvait être pareil dans la « vraie vie », les tribunaux jugeant
les affaires de divorces seraient désengorgés…
Femmes seules pour un dragueur (1983)
Avec : Dominique Aveline (Jean), Claudia Von Stadt (Marie-Ange), Maria Faifer (Chantal), Isabelle Brel (Violette), Carole Piérac et Jacky Arnal (le couple sur la route), Masha (la femme au vidéo-club).
Jean (Dominique Aveline) se fait renvoyer par son patron car il se faisait trop pressant sur Chantal, la dactylo (Maria Faifer). Désormais oisif (donc libre), il n'ose avouer la chose à sa femme Marie-Ange (Claudia Von Stadt) et erre dans Paris. Il se met alors en « recherche active » de… conquêtes féminines.
Alors tout d’abord encore un grand bravo aux gars d’Alpha France pour le titre sur la jaquette… Femmes seules pour un drageur… « Drageur », vraiment ? C’est celui qui fabrique les dragées ? No comment… On retrouve à nouveau Claudia Von Stadt, Isabelle Brel et Jacky Arnal mais c’est Dominique Aveline, lui aussi post-synchronisé par Hubert Géral, qui tient le rôle principal. Il est donc Jean, un homme qui se fait licencier pour harcèlement sexuel sur la dactylo (alors que c’est elle qui s’est jetée sur lui puis l’a dénoncé pour ne pas perdre elle-même sa place)… Voilà qui fait écho à notre époque, où les affaires de ce type ressortent en masse (Depardieu, PPDA et même… l’Abbé Pierre !) mais aussi à celle du film. 1983, c’est en effet le « tournant de la rigueur », les « restructurations » (euphémisme pour « désindustrialisation »), le « chômage de masse » et bientôt les Restos du Cœur… Le scénario rappelle un peu celui des Petites filles de Leroi (la rencontre dans un cinéma porno, le jeu au Loto en lieu et place du Tiercé…), même si là, la désertion du salariat était volontaire. Le résultat est toutefois le même : notre homme se retrouve à errer et à profiter de cette nouvelle liberté. Pour une fois que le porno délaisse les grands bourgeois oisifs pour aborder, même en surface, le monde du travail, on ne va pas s’en plaindre. Complètement à contre-courant de l’actuelle doxa dominante productiviste, je ne puis que me réjouir de voir un homme sortir de l’aliénant joug économique pour jouir - c’est le cas de le dire - de son temps libre retrouvé. Pour en revenir au film, Aveline assure « comme une bête », pas étonnant qu’on le surnommait « le Martien » ! Il va aller de rencontres en rencontres, dans un vidéo-club porno, en draguant dans la rue, sur la route… Et alors qu’il était sur le point d’avouer la perte de son emploi à sa femme (Claudia Von Stadt), il gagne au Loto. Une vraie chance de cocu ! Et c’est effectivement le cas puisque Von Stadt, sujette à des rêves érotiques sado-maso, se fait draguer… par un ami libertin d’Aveline. Dès lors, vous aurez deviné de vous-même le prévisible dénouement : les deux époux se retrouvent par surprise dans la partouze finale regroupant tous les protagonistes. A l’arrivée de sa femme, Aveline, en plein « effort », lâche : « Je suppose que tout commentaire est superflu ? ». Et oui, « il vaut mieux faire que dire », comme diraient Alfred de Musset et, dans une variante (« Nous allons davantage agir que parler »),… Michel Barnier...
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