Avec Brigitte Lahaie, Marilyn
Jess (Dominique Troyes de son vrai nom) est l’autre grande star féminine du
cinéma X français (n’oublions pas non plus les pionnières Sylvia Bourdon et
Claudine Beccarie). Parties de chasse en Sologne et Les petites écolières, où
les deux icones n’ont aucune scène en commun, peuvent être vus comme des
passages du témoin, Brigitte arrêtant sa carrière dans le X peu après. Née en
1959 en région parisienne dans une famille très prude (« C’était très
tabou chez moi, le cul. Ma mère zappait même Benny Hill… »), c’est par les
photos de charme que la toute jeune Dominique (18 ans) intègre de fil en
aiguille, sous pseudo Marilyn (pour Monroe, of course) Jess (nom du magasin de fringues
où elle se fournissait), l’univers du porno, avec son compagnon de l’époque Didier
Humbert. C’est d’ailleurs avec lui qu’elle tournera ce qui sera sa seule scène
de sodomie à l’écran pour le Gamines en chaleur de Jean Rollin (celles d’Adorable
Lola et de d’Initiation d’une jeune marquise étant doublées). Celle que l’on
surnomma « Patinette » ou « Platinette » en raison de sa
belle crinière blonde fit alors, par sa grâce juvénile et sa vitalité, le
bonheur de la plupart des réalisateurs majeurs du genre, en particulier Gérard
Kikoïne qui la dirigera à une dizaine de reprises. C’est Frédéric Lansac qui
fit d’elle une vedette en lui confiant le rôle-titre (et muet ! Ce qui ne
l’empêche pas d’y être très expressive…) de La femme objet. Sa carrière durera
une dizaine d’années pour près d’une centaine de films. Comme d’autres « collègues
de travail », elle y mettra un terme en raison de l’arrivée du SIDA. Elle
a également fait des romans-photos et fût l’égérie du journal satirique Hara-Kiri.
Son compagnon Didier Humbert étant décédé dans un accident de la route, elle
est en couple depuis 1984 avec Didier Philippe-Gérard alias Michel Barny,
réalisateur du remarquable Mes nuits avec... Alice, Pénélope, Arnold, Maude et
Richard, avec qui elle a eu deux enfants. Après avoir travaillé quelques temps
dans des peep-shows, elle se reconvertie dans la vente de tableaux dans une
galerie d’art. A l’instar de quelques autres figures de « l’âge d’or »
du X encore de ce monde, elle participe à sa nostalgie et sa « réhabilitation »
via des évènements ponctuels comme l’édition de livres ou de DVD / Blu-Ray à
son effigie. C’est à cette occasion que j’ai eu la chance de rencontrer la
toujours vive et enjouée Marilyn, au printemps 2023 dans un sex-shop parisien,
transformé pour l’occasion en une rétrospective de sa riche carrière. Et je l’prouve !
Bon, y’avait deux autres gars et l’un des deux auteurs du bouquin Marilyn Jess, les films de culte… Visite de la galerie (photos, tableaux, objets…), dédicace du
livre, quelques photos et basta. Des questions, si je les avais préparées, j’en
aurais eu des tonnes (en particulier : « COMMENT FAIT-ON, surtout la
PREMIERE FOIS ? ») mais ce n’était pas le lieu. Par contre, si je
puis me permettre, elle a hélas (de mon point de vue, bien sûr) succombé à l’horrible
mode des tatouages envahissants (sur les bras)…
Vous n'espériez tout de même pas voir ma tronche... Si ?
Films et rôles notables :
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