Petite capsule en vue d’aborder quelques autres réalisateurs, après les « mastodontes » déjà évoqués (Leroi, Lansac, Tranbaree et Kikoïne).
Il sera très difficile d’établir
un « Top 5 » ou même un « Top 3 » de Michel Barny (Didier
Philippe-Gérard) pour la simple et bonne raison que… le nombre de films qu’il a
réalisé lors de la « parenthèse enchantée » du X français se compte
sur les doigts d’une main (il se rattrapera en vidéo pour Marc Dorcel). Il a
toutefois à son actif un véritable indispensable du genre : Mes nuits
avec... Alice, Pénélope, Arnold, Maude et Richard, décalque porno de La grande
bouffe, doté d’une grande esthétique et de quelques scènes fortes, écrit par
Lansac, produit par Leroi et monté par Kikoïne (qui dit mieux ?). Délires
porno, qui s’inspire lui du Magnifique avec Belmondo, vaut également le coup
d’œil.
Jean-Claude Roy (1933-2018),
réalisateur s’étant rapidement orienté vers l’érotisme puis la pornographie, a
tourné sous le pseudonyme de Patrick Aubin de nombreux films X entre 1976 et
1985, ce qui en fait l’un des cinéastes les plus prolifiques de cette période.
Une filmographie hélas avare en œuvres marquantes. Honnête artisan et
professionnel appliqué, sa photographie était toujours soignée mais un manque
flagrant d’ambition et surtout de folie (mis à part, dans une certaine mesure,
pour le drolatique Les zizis en folie) ainsi que des ébats routiniers et
conventionnels font que ça ne « décolle » jamais vraiment. Le
voyeurisme est l’un des thèmes récurrents de son cinéma et ses scénarios sont
souvent inspirés de grands classiques du 7ème Art : Fenêtre sur
cour, Le crime était presque parfait, Belle de jour… Et comme chez Tranbaree, ses
personnages évoluent généralement dans un milieu bourgeois oisif. Voilà, c’est
ça, Aubin : un Tranbaree en moins spectaculaire. Je creuserai davantage
prochainement sa filmographie, ses films n’ayant pas tous été réédités en DVD par
Blue One. En attendant, si on est magnanime, on sauvera éventuellement le
classieux Couple cherche esclaves sexuels (variation sur le thème de The
Servant) et les sympatoches Initiation à l’échangisme (pour sa crédible
reconstitution du milieu libertin) et Lingeries intimes (avec la toujours
excentrique Catherine Ringer).
Michel Jean, enfin. Soit Michael
Goritschnig, un réalisateur allemand sur lequel on aura bien du mal à trouver
des informations. Une poignée de films dans la première moitié des années 80,
tous avec Richard Allan et/ou Alban Ceray. Nos « deux gars » s’en
donnent à cœur joie et ils sont sacrément gâtés en termes de partenaires
féminines, toutes plus craquantes les unes que les autres. Tournages à Paris,
castings franco-allemands, scénarios de comédie ou de polar. La réalisation
fait penser aux comédies françaises de la même époque, type Veber / Zidi. Et le
hard devient de plus en plus hard (j’y reviendrai). Plus « clinique »
aussi, peut-être. Et pour les looks et les musiques, aucun doute : nous
sommes bien dans les clinquantes années 80. Retenons Hôtesses très spéciales
(ou A pleins sexes) et sa suite La chatte aux trésors (ou Diamond baby) ou encore
Fantasmes de femmes (ou Doigt vicieux, culottes déchirées).
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