mercredi 7 août 2024

HALL OF FAME (7) : Autres réalisateurs

Petite capsule en vue d’aborder quelques autres réalisateurs, après les « mastodontes » déjà évoqués (Leroi, Lansac, Tranbaree et Kikoïne).



Il sera très difficile d’établir un « Top 5 » ou même un « Top 3 » de Michel Barny (Didier Philippe-Gérard) pour la simple et bonne raison que… le nombre de films qu’il a réalisé lors de la « parenthèse enchantée » du X français se compte sur les doigts d’une main (il se rattrapera en vidéo pour Marc Dorcel). Il a toutefois à son actif un véritable indispensable du genre : Mes nuits avec... Alice, Pénélope, Arnold, Maude et Richard, décalque porno de La grande bouffe, doté d’une grande esthétique et de quelques scènes fortes, écrit par Lansac, produit par Leroi et monté par Kikoïne (qui dit mieux ?). Délires porno, qui s’inspire lui du Magnifique avec Belmondo, vaut également le coup d’œil.

Oh, juste un doigt... Mais vous ne voulez pas un whisky d'abord ?
(Richard Allan et Véronique Monod dans Mes nuits avec...)

Mais non, j'ai pas cette tronche-là, en vrai !
(Dawn Cumming dans Délires porno)

Jean-Claude Roy (1933-2018), réalisateur s’étant rapidement orienté vers l’érotisme puis la pornographie, a tourné sous le pseudonyme de Patrick Aubin de nombreux films X entre 1976 et 1985, ce qui en fait l’un des cinéastes les plus prolifiques de cette période. Une filmographie hélas avare en œuvres marquantes. Honnête artisan et professionnel appliqué, sa photographie était toujours soignée mais un manque flagrant d’ambition et surtout de folie (mis à part, dans une certaine mesure, pour le drolatique Les zizis en folie) ainsi que des ébats routiniers et conventionnels font que ça ne « décolle » jamais vraiment. Le voyeurisme est l’un des thèmes récurrents de son cinéma et ses scénarios sont souvent inspirés de grands classiques du 7ème Art : Fenêtre sur cour, Le crime était presque parfait, Belle de jour… Et comme chez Tranbaree, ses personnages évoluent généralement dans un milieu bourgeois oisif. Voilà, c’est ça, Aubin : un Tranbaree en moins spectaculaire. Je creuserai davantage prochainement sa filmographie, ses films n’ayant pas tous été réédités en DVD par Blue One. En attendant, si on est magnanime, on sauvera éventuellement le classieux Couple cherche esclaves sexuels (variation sur le thème de The Servant) et les sympatoches Initiation à l’échangisme (pour sa crédible reconstitution du milieu libertin) et Lingeries intimes (avec la toujours excentrique Catherine Ringer).

Plus on est de fous, plus on rit...
(Hubert Géral, Brigitte Lahaie, Nicole Velna et Alban Ceray dans Couple cherche esclaves sexuels)

Vous me dites si j'dérange...
(Jacques Gatteau, Karine Gambier et Deborah dans Initiation à l'échangisme)

Elle veut participer aussi ?
(Dominique Saint Claire, Catherine Ringer et Christian Loussert dans Lingeries intimes)

Michel Jean, enfin. Soit Michael Goritschnig, un réalisateur allemand sur lequel on aura bien du mal à trouver des informations. Une poignée de films dans la première moitié des années 80, tous avec Richard Allan et/ou Alban Ceray. Nos « deux gars » s’en donnent à cœur joie et ils sont sacrément gâtés en termes de partenaires féminines, toutes plus craquantes les unes que les autres. Tournages à Paris, castings franco-allemands, scénarios de comédie ou de polar. La réalisation fait penser aux comédies françaises de la même époque, type Veber / Zidi. Et le hard devient de plus en plus hard (j’y reviendrai). Plus « clinique » aussi, peut-être. Et pour les looks et les musiques, aucun doute : nous sommes bien dans les clinquantes années 80. Retenons Hôtesses très spéciales (ou A pleins sexes) et sa suite La chatte aux trésors (ou Diamond baby) ou encore Fantasmes de femmes (ou Doigt vicieux, culottes déchirées).

Bon, Médor, tu nous laisse, j'ai à faire avec Alban...
(Marilyn Jess, Alban Ceray et Malko dans Diamond baby)

Il est gros mon pistolet, hein ? J'en ai un autre si tu veux...
(Jacques Gatteau, Laura Clair et Alban Ceray dans A pleins sexes)

C'est pas fait pour ça à la base mais j'ai que ça sous la main...
(Karine Hornel dans Fantasmes de femmes)

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