mercredi 8 janvier 2025

Les atypiques

Emmanuelle Parèze

Curieux cas que celui d’Emmanuelle Parèze. C’est en effet l’une des rares (la seule ?) actrices venues du cinéma « traditionnel », plus précisément du théâtre, à avoir eu les « balls » de passer de « l’autre côté » et de franchir le pas en acceptant de tourner dans des films pornos, d’autres ne l’ayant envisagé qu’en paroles. Et de revenir ensuite sur les planches. Elle a joué essentiellement de grandes bourgeoises, comme dans Veuves en chaleur et La rabatteuse, tous deux de Tranbaree. Elle incarna aussi avec le cascadeur Willy Braque le couple adepte de bondage épié par Monique Ciron et Guy Royer dans Couples voyeurs et fesseurs, l’un des meilleurs Leroi. Et sera de l’aventure du fameux L’essayeuse de Serge Korber, film condamné à être détruit en 1977, pas plus « hard » que tant d’autres mais dont les ligues moralistes avaient voulu faire un exemple, tels les mafieux pour Joe Pesci lors du sanglant (et écœurant) final du Casino de Scorsese. La Parèze n’est pas un vilain défaut…

La fessée ou Les mémoires de Monsieur Léon maître-fesseur (Burd Tranbaree, 1976)

Esclaves sexuelles sur catalogue (Burd Tranbaree, 1977)

La dernière nuit / Shocking ! (Frédéric Lansac, 1976)


Catherine Ringer

C’est comme ça… Il y a des gens dont on a l’impression que quoi qu’ils fassent, leur entreprise sera couronnée de succès. Catherine Ringer, qui n’est plus à présenter, est de ceux-là. Avant de faire souffler à partir de 1984 un vent de fraîcheur sur une chanson française qui en avait bien besoin avec son compagnon feu Fred Chichin sous le nom des Rita Mitsouko, elle tourna près d’une vingtaine de films X en un peu moins de dix ans (1976-1985). Une expérience douloureuse, dont elle garde quelques séquelles, vécue sous l’emprise d’un pervers narcissique mais qu’elle ne renie pas. Un passé dont la découverte par le grand public, alors que la popularité du duo explose en 1986, ne sera pas un Andy-cap pour sa carrière. Peu d’actrices porno seront allées aussi loin, sinon dans les figures sexuelles du moins dans leur intensité : une vraie tornade ! On se souvient notamment de sa scène à même le sol avec Désiré Bastareaud, le nain noir du Miel et les Abeilles, dans L’inconnue d’Alain Payet, précurseur de ce que l’on appela le « hard-crad ». Comment aussi ne pas évoquer sa mémorable « prise de bec » avec un Gainsbourg peu inspiré la traitant de « pute » sur le plateau d’une émission de Denisot sur Canal+ (ou l’histoire du camembert qui dit au roquefort : « tu pues »…). Bref, n’en jetons plus, cette femme est incroyable.

Provinciales en chaleur (Patrick Aubin, 1981)

Lingeries intimes (Patrick Aubin, 1981)

Mélodie pour Manuella (Joe de Palmer, 1982)

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