vendredi 18 octobre 2024

Cathy Ménard (1954-2022)

 

« Quelle femme ! »

« La meilleure, la plus réaliste, la femme que l'on voudrait avoir. »

« Pour moi : la STAR du porn. Il n'y en a pas d'autre. Ou alors de son époque ! Quel porno à cette époque. Ils ont bien dû se marrer ! »

Forcément, en 2024, le patronyme de Ménard évoquera avant tout celui d’un sinistre couple de « politocards » biterrois (et la bite est reine…😁) naviguant en eaux troubles entre droite « décomplexée », extrême-droite « dédiabolisée » et la teigne Maréchal (nous voilà…), avec risettes occasionnelles en direction du « bloc central » (ni de gauche ni… d’extrême-gauche). Mais il peut résonner plus agréablement à nos oreilles car c’est aussi celui que se choisit la dénommée Danièle Guego, née en 1954 à Saint-Brieuc, comme pseudonyme pour sa carrière d’actrice pornographique, avec Cathy comme prénom. Et cette carrière fût des plus probantes, en faisant l’une des actrices favorites du public, comme en témoignent les quelques commentaires dithyrambiques (coucou, le « Gén Z » ou le supporter de foot, direction le Wiktionnaire ! Oh ça va avec mes clichés à la noix, je vais finir par perdre des lecteurs…) d’internautes figurant en introduction de cet article. Cathy, c’est encore Richard (Allan) qui en parle le mieux :

« Cette longue jeune femme brune, mince et classieuse, qui d’ailleurs travaillait alors chez un avocat, portait toute l’innocence du monde dans son regard mais c’était un volcan dans la vie comme sur les plateaux. Son physique et son élégance naturelle la portaient à jouer les bourgeoises bien installées socialement et, justement, le décalage avec ses abandons sexuels était véritablement obscène à l’écran : une petite merveille de perversité ! Et le plus extraordinaire, c’est qu’elle était le même personnage à la ville. La douce Danièle, toujours de bonne humeur, toujours disponible, adorait le sexe et fréquentait les soirées avec son ami dentiste, qui me l’avait ainsi présentée pour qu’elle fasse du cinéma porno. Elle allait se révéler aussi facile à vivre sur un plateau qu’excellente à l’écran. De surcroît, le vedettariat qu’elle a connu à une certaine époque ne lui est jamais monté à la tête. »

Bref, Cathy, c’est comme Ella, elle l’avait « ce je n’sais quoi que d’autres n'ont pas, qui nous met dans un drôle d’état » (la la la)… Quelques premiers rôles, et pas des moindres : Bourgeoise et… pute de Kikoïne et, en guise de feu d’artifice, L’initiation d’une femme mariée de Tranbaree, deux grands classiques du X français. Et l’anthologique scène d’ouverture du non moins anthologique Dans la chaleur de Saint-Tropez, c’est aussi elle. Dire que l’équipe de « Kiko », partie tourner d’autres scènes, l’avait oublié quelques heures dans son trou, en plein cagnard… Active dans les années 80, elle vécut la transition des salles obscures vers la vidéo. Cathy Ménard nous a hélas quitté le jour de la fête du Travail 2022, à seulement 67 ans, dans sa ville de Levallois-Perret mais ses sensuelles performances gravées sur bandes (ou disques) pour l’éternité n’ont pas fini de nous émoustiller.

Films et rôles notables :

Dans la chaleur de Saint-Tropez (Gérard Kikoïne, 1982)

Bourgeoise et... pute (Gérard Kikoïne, 1982) ; Chambres d'amis très particulières (Burd Tranbaree, 1983) ; L'initiation d'une femme mariée (Burd Tranbaree, 1983)...

Et aussi :

Les patientes du gynécologue (Michel Jean, 1984)

Fantasmes de femmes (Michel Jean, 1984)

Une épouse à tout faire (Patrick Aubin, 1982)

Jeunes danoises au pair (Patrick Aubin, 1984)

Les perversions d'un couple marié (Michel Lemoine, 1983)

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