mardi 6 août 2024

TOP 5 GERARD KIKOÏNE


Gérard Kikoïne (né en 1946), surnommé « Kiko » ou « La Légende », est certainement le plus connu des réalisateurs français de ce genre très confidentiel, l’un des derniers (avec Michel Barny / Didier Philippe-Gérard) encore de ce monde et l’un des seuls (avec Francis Leroi) à avoir signé ses films de son nom (sauf à de très rares exceptions près, avec les pseudonymes de « Sacha Nudamko » ou « Alex Bakara »). Un style inimitable et reconnaissable entre mille : réalisation « tape à l’œil », à la limite du gratuit (lumières, plans cassés ou en contre-plongée…), « twists » finaux (et finauds), scènes X intenses et assez poussées pour l’époque (gang-bangs, sodomies…), introductions d’objets divers et variés, post-synchros bruyantes (cris, rires…). Quatre millions d’entrées pour une grosse vingtaine de pornos entre 1977 et 1983, avant passage au « tradi » (le soft Lady Libertine avec Sophie Favier, Dragonard avec Oliver Reed, Docteur Jekyll et M. Hyde avec Anthony Perkins…). Une vie bien remplie. Petit passage en revue au détour de cinq de ses « films d’amour ».


Dans la chaleur de Saint-Tropez / Attention fillettes ! (1982)

Avec : Marilyn Jess, Alban Ceray, Jean-Pierre Armand, Olinka Hardiman, Mika Barthel, Dany Berger, Cathy Ménard, Gil Lagardère, Elodie Delage, Olivier Mathot, Gérard Houda.

Une équipe de tournage d’un film X à Saint-Tropez recherche une nouvelle « starlette » pour leur réalisation. Une membre de l’équipe dépêche l’une de ses amies, qui ne se fait pas prier très longtemps pour accepter ce rôle.

Allo, Papa, Maman, oui tout se passe bien en Bretagne mais il pleut, dommage...

Comment ne pas mentionner ce titre, l’un des plus emblématiques du cinéma X français, ne serait-ce que pour son anthologique scène d’ouverture qui voit Cathy Ménard, pour sa seule scène du film, prodiguer plaisirs buccaux à un couple puis à Jean-Pierre Armand, le corps complètement enseveli sous le sable de la fameuse plage de Pampelonne ? Le « film de vacances » par excellence.


Bourgeoise et… pute (1982)

Avec : Cathy Ménard, Dominique Irissou, Jean-Pierre Armand, Marianne Aubert, Mika Barthel, Eric Dray, Olivia Flores, Hubert Géral, Marilyn Jess, Jacques Marbeuf, Marc Winandy, Gilbert Servien.

La sage Muriel enterre sa sœur jumelle, la dépravée Sandra. Héritant de son appartement, elle va glisser ses pas dans ceux de la défunte et découvrir un monde de débauche et de luxure. Mais… et si Muriel et Sandra ne faisaient qu’une ?

Jipé, elle est prête, ça va être à toi...

L’autre grand rôle de la resplendissante brune aux yeux azur Cathy Ménard, avec celui de L’initiation d’une femme mariée de Tranbaree, injustement négligée par une jaquette ô combien mensongère (je n’avais même pas remarqué la présence de Marilyn dans ce film, c’est dire !). Après (ou avant ?) celui du fidèle assistant à accent marseillais Eddy de Dans la chaleur de Saint-Tropez, Jean-Pierre Armand campe un autre personnage atypique en la personne d’un concierge bègue et équipé d’une prothèse manuelle en forme de crochet.


Parties fines / Indécences 1930 (1977)

Avec : Maude Carolle, Brigitte Lahaie, Patrice Chéron, Jacques Gatteau, Alban Ceray, Sylvie Dessartre, Guy Royer, Michèle d'Agro, Richard Bigotini, Chantal Juin.

France des années 30. Pendant que son mari la trompe et se livre à des plaisirs sadomasochistes avec sa maitresse, une bourgeoise guindée et sa bonne reçoivent la visite inopinée du frère quasi aveugle de cette dernière et de l’inquiétant Monsieur Finch. Celui-ci, nourrissant une certaine hostilité envers les femmes et la haute bourgeoisie, ne va pas tarder à faire du grabuge.

Alban Ceray et Jacques Gatteau : enfin un film où on n'est pas que des « bites » !

Dès son premier essai, tourné chez Séguéla (!), Gégé signe un classique du genre, audacieux et irrévérencieux, fidèle à sa fibre anarchisante. Les acteurs et actrices furent tout heureux d’interpréter de vrais personnages, en particulier Jacques Gatteau en accordéoniste (très) malvoyant et Alban Ceray dans le rôle du redoutable « Monsieur Finch ». Après deux ou trois autres films dans cette veine, Kikoïne se dirigera vers une pornographie plus axée sur le pur divertissement et la recherche formelle, lui qui prenait le X comme un terrain de jeux et d’expérimentations.


L’infirmière / Entrechattes (1978)

Avec : Agnès Lemercier, Marie-Dominique Cabanne, Gilbert Servien, Patrice Chéron, Joël Charvier, Michèle d'Agro, Jean-Louis Vattier, Dominique Aveline, Hervé Amalou, Daniel Bellus, Guy Bonnafoux, Nathalie Perrey, Lucette Gill, Alban Ceray, Marion Schultz.

Ange est une infirmière bien particulière : elle tue de vieux et riches patients par jouissance sexuelle à la demande de leur femme afin de toucher l’héritage. Sa nouvelle mission l’emmène chez une famille soucieuse de se débarrasser d’un patriarche acariâtre. Mais rien ne va se passer comme prévu.

Basic Instinct avant l'heure... sans le pic à glace...

Autre Kikoïne « auteurisant » avec de la « matière » scénaristique, L’infirmière voit la remarquable Agnès Lemercier incarner une infirmière hautaine semant la mort sur son passage, sorte de tueuse à gages médicale. Le récit est à nouveau l’occasion d’un réquisitoire implacable contre les conventions bourgeoises, dans le pur esprit libertaire post-68.


Chaudes adolescentes / Ballets roses (1981)

Avec : Marilyn Jess, Alban Ceray, Sophie Duflot, Jane Baker, Laura Clair, Gil Lagardère, Jean-Pierre Armand, Dominique Aveline, Franck Rozenbaum.

Une jeune fille voit d’un mauvais œil le futur mariage de son père avec sa nouvelle conquête. Elle va échafauder un plan pour faire capoter cette union.

Il a raison Chichi, c'est bon, les pommes...

J’aurai pu choisir le spectaculaire Bordel pour femmes mais il s’agit d’une co-réalisation et j’en toucherai un mot ailleurs. Chaudes adolescentes (pardon pour la jaquette, je n’ai pas trouvé mieux…), malgré (ou grâce à ?) une histoire un poil torturée et peu claire, se pose tout de même un peu là. Pour la fameuse scène de l’aspirateur avec Sophie Duflot, bien évidemment, mais aussi celle où elle « harde » pour la première fois avec Alban Ceray, ne nécessitant aucune intervention du réalisateur. Et parce que Marilyn Jess et Jane Baker provoquent des orgasmes visuels à chacune de leur apparition ou presque.

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