Ah, Burd Tranbaree, soit Claude
Bernard-Aubert ou Claude Ogrel (1930-2018)… Un mec qui a fait tourner Gabin, si
si (pour L’affaire Dominici), entre autres choses. De 1976 à 1983, il réalise
une palanquée de films X. Un tas de productions interchangeables : même
milieu socio-professionnel (classe moyenne ou petite bourgeoisie. Le
prolétariat, connait pas…), même cadre (Paris, en dehors de rares embardées
campagnardes), mêmes schémas (défilé de nanas pour un ou deux mecs), scénarios
faméliques (plus exactement, des thématiques : échangisme, voyeurisme,
infirmières, veuves…), mêmes musiques (excellentes au demeurant) composées par
Paul Vernon (Alain Goraguer), le plus souvent dans une veine jazz-funk /
jazz-rock et parfois même… même décor (un même appartement utilisé en partie
pour quatre films). Seul le casting varie quelque peu d’un film à l’autre (quoiqu’il
aura quand même beaucoup utilisé Royer, Allan, Buré et David). D’abord réticent
et secondé par Richard Allan pour la mise en scène des séquences pornos, il s’y
mit volontiers et aura su faire preuve d’un certain savoir-faire en la matière,
en mettant parfaitement en valeur ses actrices. Et comme même une montre cassée
donne deux fois la bonne heure dans la journée, quelques réussites parsèment
son parcours. Etat des lieux en cinq sélections.
Le droit de cuissage / Le
dévoyeur (1980)
Avec : Elisabeth Buré, Richard Allan, Gabriel Pontello, Dominique Aveline, Serena, Cyril Val, Danièle David, Margareth, Thierry de Brem, Piotr Stanislas, Natacha Lori, Gilbert Servien, Jacques Marbeuf, Olivier Mathot.
Vincent et ses invités ont des penchants libertins et voyeuristes assumés, ce qui choque son épouse Geneviève. Qu’à cela ne tienne, à l’aide de son meilleur ami et d’un voisin, Vincent va échafauder un plan pour convaincre sa femme de le suivre dans ses fantasmes.
Quand Tranbaree adapte à la sauce
« X » un vaudeville digne de Feydeau, cela donne… l’éblouissant Droit
de cuissage, son meilleur film d’assez loin. La jaquette met à l’honneur
l’actrice américaine Serena, pour l’un de ses quelques films en France. Elle y
a certes deux scènes, dont une foudroyante (avec Pontello), mais ne vous y
trompez pas : c’est bien la « second couteau » Elisabeth Buré
qui porte le film sur ses épaules de bout en bout. Ah ça, des
« bouts », on peut dire qu’elle s’en prend un paquet (Allan,
Pontello, Aveline, Val, Stanislas), la bougresse !
L’initiation d’une femme
mariée (1983)
Avec : Cathy Ménard, Richard Allan, Elisabeth Buré, France Lomay, Piotr Stanislas, Marie-Christine Chireix, Alban Ceray, Evelyne Lang, Carole Piérac, André Kay, Claude Valmont, Vic Samama, Alain L’Yle, Carole L’Yle, Cathy Stewart.
Simon est un chaud lapin mais sa femme Babeth est plutôt du genre prude. Excitée quand elle le voit la tromper, elle va peu à peu se laisser porter et suivre son mari sur le chemin des plaisirs échangistes.
Pour la regrettée Cathy Ménard
(1954-2022), pour Allan toujours au top (mazette, quel
« artilleur »…), pour la description quasi documentaire du milieu
échangiste parisien. Et parce que c’est la dernière grande production du cinéma
X français.
Les bas de soie noire
(1981)
Avec : Christina Schwartz, Elisabeth Buré, Claude Loir, Guy Royer, Richard Allan, Dominique Saint Claire, Hélène Shirley, Hubert Géral, Dominique Aveline, Cathy Stewart, Nadine Roussial, Gabriel Pontello, Mika Barthel, Laura Clair, Cyril Val, Piotr Stanislas.
Une mère de famille charge un riche châtelain de l’éducation de sa fille. Le château est par ailleurs le théâtre de soirées échangistes et fétichistes.
La perversion d’une jeune
mariée (1978)
Avec : Brigitte Lahaie, Claude Loir, Danièle David, Agnès Lemercier, Alban Ceray, Thierry de Brem, Mandarine, Hervé Amalou.
En attendant que sa future épouse se prépare pour leur mariage, un homme, en compagnie d’une confidente, consulte son journal intime retraçant ses aventures sexuelles.
Choix peut-être plus subjectif
mais j’ai apprécié ce film où Brigitte Lahaie tient effectivement le premier
rôle et pas celui d’un « produit d’appel » venant faire un caméo. Par
contre, la jaquette n’a rien à voir et est tirée d’un film de Patrick Aubin.
Bref… A part ça, les scènes de cul sont plutôt réussies (notamment celle avec
Ceray où celui-ci besogne alternativement - et vigoureusement - Brigitte et
Agnès Lemercier pendant que l’autre tient une bougie dans chaque main). Et puis
merde, Brigitte, Danièle David et Lemercier sont quand même sacrément
appétissantes…
Les délices de l’adultère
(1979)
Avec : Karine Gambier, Hervé Amalou, Guy Royer, Marie-Claude Viollet, Brigitte Lahaie, Richard Allan, Diane Dubois, Danièle David, Jacques Marbeuf, Edwige Faillel, Maya.
Françoise et Robert pimentent leur vie sexuelle selon un plan bien établi : lui ramène des conquêtes à la maison et elle les surprend en menaçant les malheureuses d’appeler leur mari si elles ne se plient pas à toutes leurs exigences (comprenant éventuellement tâches ménagères). Mais un jour, tel est pris qui croyait prendre…
Là encore, j’aurais pu opter pour Les femmes mariées, Les femmes des autres ou Couple « libéré » cherche compagne « libérée » (voire d’autres) mais il a bien fallu faire un choix. Alors allons-y gaiement pour ces Délices de l’adultère mettant en scène la plantureuse et intimidante Karine Gambier, qui se fait prendre comme une « bleue » à un « piège » dont elle connait pourtant tous les tenants et aboutissants, pour l’avoir utilisé elle-même à maintes reprises avec son mari. Caméos de Lahaie et Allan, comme souvent. Viollet, Dubois, David, Faillel… Rien à dire, de bonnes « travailleuses »...
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