Alors, Frédéric Lansac (Claude
Mulot, 1942-1986), meilleur auteur du porno « vintage »
français ? En termes de scénarios, de « messages » délivrés et
de cinématographie « pure », oui, sans aucun doute (avec Francis
Leroi). Pour la réalisation et/ou l’audace des scènes pornos en revanche,
Kikoïne et Tranbaree me semblent avoir une longueur d’avance. Quoi qu’il en
soit, en dehors peut-être des plus anecdotiques La grande baise (constitué en
partie d’extraits d’autres films) et Le sexe qui parle II (une suite
dispensable), aucun de ses films n’est franchement décevant, il y a toujours
quelque chose à y glaner. Alors oui, Le sexe qui parle, La femme objet et Les
petites écolières (soit son premier film X et ses deux derniers) sont des
classiques du genre qui surnagent aisément dans la masse de la production
pornographique de ces années-là. Mais pour cette sélection, j’ai voulu sortir
des « sentiers battus », non par pur esprit de contradiction mais
tout simplement parce qu’à ces incontournables (qui ne vieillissent pas
forcément très bien), je préfère réellement les trois films que je vous
présente ci-dessous.
Belles d’un soir / Suprêmes
jouissances (1977)
Avec : Martine Grimaud, Véronique Maugarski, Brigitte Lahaie, Alban Ceray, Louison Boutin, Gilles Karl, Dominique Aveline, Hubert Géral, Tony Morena, Hervé Amalou, John Oury, Guy Bonnafoux, Christel Loris, Katia Heimerton.
Trois jeunes femmes, évoluant dans des univers professionnels et sentimentaux machistes, envoient tout « bouler » et se mettent bille en tête de vivre comme leurs blaireaux de maris : bouffe et sexe libre à volonté ! Hélas, l’indépendance a un coût…
Comment ne pas se prendre d’affection
pour ce joli trio d’actrices (Martine Grimaud, Véronique Maugarski et Brigitte
Lahaie), en proie à des milieux professionnels qui ne les reconnaissent pas à
leur juste valeur et à des maris se comportant comme de vrais « beaufs » ?
Entre ses deux manifestes féministes (Le sexe qui parle et La femme objet),
Lansac pose un regard désabusé voire ambigu sur une société encore empreinte de
patriarcat.
Extases extra-conjugales /
Blue ecstasy (1976)
Avec : Marie-Christine Guennec, Jean-Louis Vattier, Michèle Grubert, Patrick Segalas, Jean-Paul Allais, Michel Dauba, Françoise Avril, Michèle d’Agro, Sylvia Bourdon, Sylvia Diams, Gérald Thomas, Daniel Bellus, Guy Bonnafoux, Jacques Gatteau, Pierre B. Reinhard.
L’usure commence à se faire sentir au sein du couple formé par Joëlle et William. Bloqué en Angleterre par une grève alors qu’il la trompe avec sa maîtresse et se trompant de jour d’anniversaire de mariage, il lui fait parvenir des bouquets de roses et un télégramme l’enjoignant de s’offrir ce qu’elle veut. Elle va alors laisser libre cours à ses envies sexuelles.
Un excellent Lansac porté par une
incroyable Marie-Christine Guennec, dont le talent explose au détour de multiples
scènes : plaisirs saphiques d’une grande sensualité avec sa bonne hindoue
dans la salle de bain transformée en sauna, fellation d’anthologie (un art
maitrisé à la perfection) dans une cabine téléphonique sur un contractuel
contraint de simuler un appel pour faire bonne figure face à un usager
impatient, sodomie chez un couple, masturbation dans sa voiture Place de l’Etoile,
à la vue de passants.
Echanges de partenaires
(1976)
Avec : Dawn Cumming, Karine Gambier, Thierry de Brem, Guy Royer, Olivia Flores, Brendan Reed, Jacques Gatteau.
Deux couples, l’un fraîchement marié et l’autre à la dérive, se retrouvent à Deauville, au domicile du second. C’est alors que débarque la sœur de l’épouse du couple en crise pour s’adonner à son petit plaisir : mettre le boxon au sein des couples. Les nouveaux mariés seront donc ses prochaines victimes.
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