dimanche 4 août 2024

HALL OF FAME (3) : TOP 3 FREDERIC LANSAC


Alors, Frédéric Lansac (Claude Mulot, 1942-1986), meilleur auteur du porno « vintage » français ? En termes de scénarios, de « messages » délivrés et de cinématographie « pure », oui, sans aucun doute (avec Francis Leroi). Pour la réalisation et/ou l’audace des scènes pornos en revanche, Kikoïne et Tranbaree me semblent avoir une longueur d’avance. Quoi qu’il en soit, en dehors peut-être des plus anecdotiques La grande baise (constitué en partie d’extraits d’autres films) et Le sexe qui parle II (une suite dispensable), aucun de ses films n’est franchement décevant, il y a toujours quelque chose à y glaner. Alors oui, Le sexe qui parle, La femme objet et Les petites écolières (soit son premier film X et ses deux derniers) sont des classiques du genre qui surnagent aisément dans la masse de la production pornographique de ces années-là. Mais pour cette sélection, j’ai voulu sortir des « sentiers battus », non par pur esprit de contradiction mais tout simplement parce qu’à ces incontournables (qui ne vieillissent pas forcément très bien), je préfère réellement les trois films que je vous présente ci-dessous.


Belles d’un soir / Suprêmes jouissances (1977)

Avec : Martine Grimaud, Véronique Maugarski, Brigitte Lahaie, Alban Ceray, Louison Boutin, Gilles Karl, Dominique Aveline, Hubert Géral, Tony Morena, Hervé Amalou, John Oury, Guy Bonnafoux, Christel Loris, Katia Heimerton.

Trois jeunes femmes, évoluant dans des univers professionnels et sentimentaux machistes, envoient tout « bouler » et se mettent bille en tête de vivre comme leurs blaireaux de maris : bouffe et sexe libre à volonté ! Hélas, l’indépendance a un coût…

Pour le loyer, on doit pouvoir s'arranger...

Comment ne pas se prendre d’affection pour ce joli trio d’actrices (Martine Grimaud, Véronique Maugarski et Brigitte Lahaie), en proie à des milieux professionnels qui ne les reconnaissent pas à leur juste valeur et à des maris se comportant comme de vrais « beaufs » ? Entre ses deux manifestes féministes (Le sexe qui parle et La femme objet), Lansac pose un regard désabusé voire ambigu sur une société encore empreinte de patriarcat.


Extases extra-conjugales / Blue ecstasy (1976)

Avec : Marie-Christine Guennec, Jean-Louis Vattier, Michèle Grubert, Patrick Segalas, Jean-Paul Allais, Michel Dauba, Françoise Avril, Michèle d’Agro, Sylvia Bourdon, Sylvia Diams, Gérald Thomas, Daniel Bellus, Guy Bonnafoux, Jacques Gatteau, Pierre B. Reinhard.

L’usure commence à se faire sentir au sein du couple formé par Joëlle et William. Bloqué en Angleterre par une grève alors qu’il la trompe avec sa maîtresse et se trompant de jour d’anniversaire de mariage, il lui fait parvenir des bouquets de roses et un télégramme l’enjoignant de s’offrir ce qu’elle veut. Elle va alors laisser libre cours à ses envies sexuelles.

Grosse performance de Marie-Christine Guennec

Un excellent Lansac porté par une incroyable Marie-Christine Guennec, dont le talent explose au détour de multiples scènes : plaisirs saphiques d’une grande sensualité avec sa bonne hindoue dans la salle de bain transformée en sauna, fellation d’anthologie (un art maitrisé à la perfection) dans une cabine téléphonique sur un contractuel contraint de simuler un appel pour faire bonne figure face à un usager impatient, sodomie chez un couple, masturbation dans sa voiture Place de l’Etoile, à la vue de passants.


Echanges de partenaires (1976)

Avec : Dawn Cumming, Karine Gambier, Thierry de Brem, Guy Royer, Olivia Flores, Brendan Reed, Jacques Gatteau.

Deux couples, l’un fraîchement marié et l’autre à la dérive, se retrouvent à Deauville, au domicile du second. C’est alors que débarque la sœur de l’épouse du couple en crise pour s’adonner à son petit plaisir : mettre le boxon au sein des couples. Les nouveaux mariés seront donc ses prochaines victimes.

Un clin d'œil à Kubrick s'est glissé dans ce plan, saurez-vous le retrouver ?

Bon scénario et casting cohérent, d’où émerge Olivia Flores, parfaite en Lolita (lunettes en forme de cœur ad hoc) démoniaque prénommée Ange prête à tout pour détruire les unions. De beaux paysages de Deauville et sa plage en prime.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire