vendredi 31 janvier 2025

Les « non sexe »

Nous y voilà. L’heure de « rendre mon tablier ». C’est Jacques Chirac, notre dernier Président (comprendre : « relativement digne de la fonction » et « le contexte historique étant ce qu’il est »), qui avait dit un jour (chose qui lui fût à juste titre reproché) : « Une entreprise, c’est comme un homme, ça naît, ça vit et ça meurt ». Et bien pour les blogs (et tout le reste ou presque, je n’ai pas spécialement étudié la question non plus et d’ailleurs, je m’en cogne), c’est pareil. Enfin, par définition, un blog ne meurt jamais (hors souhait de son auteur de l’effacer de la « toile »), disons qu’il reste « en sommeil ». Seuls certains évènements pourraient en faire sortir le mien, comme la découverte du Kikobook de Gérard Kikoïne, du documentaire L’enfance du hard ou l’envie de chroniquer les quelques Caputo, Rollin, Renzulli ou Lemoine que j’ai encore en réserve, sachant qu’il y a cependant peu d’espoir qu’il s’agisse d’incontournables du genre. Il m’aura donc fallu un an, presque jour pour jour, pour le « torcher », ce blog. Alors oui, je n’ai pas parlé (ou si peu), côté réalisateurs, des pourtant productifs Alain Payet, Claude Pierson ou José Bénazéraf. Ni de L’essayeuse (1975) de Serge Korber, film condamné à être détruit mais dont il reste des négatifs à l’étranger ou des Jouisseuses de Lucien Hustaix qui, en cette même année 1975, ouvrit la « boite de pandore » en jouant les « bouches-trous » (sic) dans la programmation du cinéma de la banlieue lilloise Le Familia. Et je n’ai pas évoqué non plus, par choix et nécessité, l’ensemble des acteurs et actrices de cinéma pornographique de ces années-là mais plus simplement les principaux, me focalisant essentiellement sur les productions Alpha France et la plupart des figures marquantes du genre.

« Les idoles des jeunes sont des porno-stars, voire Pablo Escobar » rappe MC Solaar dans son très bon (car samplant le Love Hangover de la grande Diana Ross) Paradisiaque. Sans aller jusqu’au terme d’« idole » (il est préférable, à mon sens, de ne pas en avoir), il est vrai que j’ai une grande admiration pour celles et ceux qui parviennent, quand bien même les techniciens seraient eux aussi des « copains », à réaliser l’un des actes les plus intimes de l’existence devant une caméra. Ce n’est quand même pas donné à tout le monde. Je préfère, en l’occurrence, celui de « marchand(e)s de rêve » (ou « de bonheur »). Ce blog se veut modestement aussi un hommage à ces protagonistes, qu’ils (et surtout « elles ») soient à jamais remerciés pour leurs prestations et apparitions. Et de même les cinéastes pour leurs réalisations.

Alors pour ce dernier post, m’est venue l’idée de mettre à l’honneur, paradoxalement, quelques visages récurrents de ces productions mais qui ont la particularité de ne pas y « harder », comme on dit. Ou si peu. Souvent âgés (ceci expliquant sans doute cela), parfois doublés pour les scènes X, venant du cinéma traditionnel et abonnés aux rôles secondaires de passants, de professeurs, de flics véreux, de notables ou de « bons » pères de famille. Enfin, je triche un peu, Jacques Marbeuf (qui présente la caractéristique d’être décédé le même jour que… Léo Ferré, celui de la fête nationale en 1993) a plus d’une fois mis « la main à la pâte ». On l’a notamment vu dans le rôle du père incestueux du trouble Adorable Lola de Kikoïne. Avouons, c’eût été dommage de ne pas se faire un peu pomper le dard dans de telles circonstances… Jolie galerie de « gueules », comme le cinéma français en regorge.

Jacques Marbeuf

La filmo

Gilbert Servien

La filmo

Olivier Mathot

La filmo

Etienne Jaumillot

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Guy Bonnafoux

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Daniel Bellus

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Bon, allez, il est temps de vaquer à d’autres occupations. J’espère que tout ceci vous aura plu et intéressé. Abonnez-vous pour être sûr de ne pas rater une hypothétique future publication et merci d’avoir consacré un peu de votre temps à la lecture de ce blog.

mercredi 29 janvier 2025

Les « queue de comète »

Le pénultième article de ce blog sera consacré à quelques acteurs et actrices porno arrivés dans le X vers la fin de son « âge d’or », c’est-à-dire au début des années 80. Certain(e)s ont d’ailleurs logiquement embrassé par la suite la voie de la vidéo.

André Kay dans La déchaînée (Michel Lemoine, 1987)

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Cathy Dupré dans Couple libéré cherche compagne libérée (Burd Tranbaree, 1982)

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Alain L'Yle dans Initiation d'une jeune marquise (Pierre B. Reinhard, 1987)

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Carole Piérac dans Une épouse à tout faire (Patrick Aubin, 1982)

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Isabelle Brel dans Le pied à terre (Burd Tranbaree, 1981)

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Jacky Arnal dans Voluptés aux Canaries (Michel Lemoine, 1987)

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Eva Kléber dans Fantasmes de femmes (Michel Jean, 1984)

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jeudi 23 janvier 2025

En vrac… (14)

Deux très grands cinéastes qui cassent leur pipe (terme adéquat pour l’un d’eux…) et Donald Trompe qui reprend les rênes des « States » (enfin, ça à la rigueur, je m’en fiche, Dieu merci je ne suis pas américain)… On ne peut pas dire que 2025 débute sous les meilleurs auspices…. Mais faisons fi de la « morosité ambiante » (formule rencontrée de façon récurrente dans les commentaires lambda de la « toile » dès ses balbutiements, c’est dire si elle dure…) et poursuivons notre galerie de portraits du X français « vintage ». Alors, de qui qu’on n’a pas encore parlé ? De ces trois-là. Pas mes préférées, ni les plus marquantes, loin s’en faut. Mais suffisamment d’apparitions (et d’importance) pour qu’on ne puisse faire l’impasse sur leur évocation. Par contre, là encore, aucune info, à part certaines dates et lieux de naissance : nibe, que dalle, nada, peau d’zob… On se contentera donc des images, ce qui est bien l’essentiel, me direz-vous…  

Barbara Moose (4 août 1955)

Gamine en chaleur (Jean Rollin, 1979)

Remplissez-moi ! (Jean Rollin, 1979)

La vorace (Alan Vydra, 1981)


Céline Gallone (25 juin 1958, Paris)

Les petites écolières (Frédéric Lansac, 1980)

Les bons coups (Burd Tranbaree, 1979)

Pénétrations spéciales (Michel Caputo, 1978)


Elodie Delage (8 juillet 1960, Paris)

L'innocence pervertie (Patrick Aubin, 1981)

Les petites écolières (Frédéric Lansac, 1980)

Les patientes du gynécologue (Michel Jean, 1984)

dimanche 19 janvier 2025

Les pionnières

Deux actrices fort peu croisées sur ces pages mais dont il faut néanmoins toucher un mot étant donné leur statut dans ce milieu. Des parcours singuliers, des vies bien… remplies (sic), deux femmes au caractère (et au sexe 😄) bien trempé.

Claudine Beccarie

Née le 14 juin 1945 à Créteil, Claudine Beccarie aura eu une existence pré-porno pour le moins chaotique : fugue à 15 ans, quatre années passées dans une maison de redressement, mariage puis divorce deux ans plus tard et enfin prostitution au futur-ex (ou ex-futur ? On ne sait plus, à force…) pays de notre (espérons-le, intérimaire) ministre des Outre-mer. Après quelques rôles de figurante (notamment dans Le Grand Blond avec une chaussure noire d'Yves Robert), elle épouse la vague du cinéma érotique et pornographique qui déferle sur la France après l’élection de Valéry Giscard « c’est ton destin », celui-ci mettant fin à la censure Pompidolienne. Le succès d’Exhibition de Jean-François Davy en 1975, dont elle est l’actrice principale (mémorable scène de masturbation), en fait une vedette du genre. Qui lui ouvrira d’autres portes, comme la scène d’introduction (sic) du redoutablement excellent Calmos de Bertrand Blier. Vient alors 1978 et l’heure de tourner la page en passant à tout autre chose : un élevage d’oies en Bretagne !

Les pornocrates (Jean-François Davy, 1976)

Exhibition (Jean-François Davy, 1975)


Sylvia Bourdon

Bien que née le 29 janvier 1949 à Cologne, la provocante Sylvia Bourdon est bien de nationalité française. Elle fit ses débuts dans la pornographie via des « loops » clandestins aux Pays-Bas. On la voit notamment dans deux très bons Frédéric Lansac, alias Claude Mulot : le classique Le sexe qui parle, dans lequel elle interprète une artiste peintre de nus masculins et Extases extra-conjugales, où elle prépare pour son mari sodomite l’intimité anale de Marie-Christine Guennec avec des rondelles de concombre, avant d’utiliser comme gode l’autre moitié de la cucurbitacée. C’est elle qui découvre Richard Allan et ses formidables « aptitudes » lors d’une « soirée » (une partouze, quoi) et lui permet d’intégrer le métier par le biais des romans-photos. La reconversion, dès 1978, est riche : fondation de la première galerie d’art érotique européenne à Paris (1978), engagement en faveur de la « monnaie unique » (« inique », ça marche aussi…) européenne (1985), développement économique de la Grèce (1998) et carrière de « business-woman » au profit des PME françaises à l’international (2006). Un beau parcours au sein des « zélites mondialisées », comme dirait Eric Zemmourroïdes, le gringalet héraut des droitards masculino-virilistes. Qu’ils se couvrent bien, lui et les affreux jojos qui l’accompagneront ce 20 janvier à Washington, on annonce un froid polaire…

La soubrette perverse (José Bénazéraf, 1975)

Le sexe qui parle (Frédéric Lansac, 1975)

mardi 14 janvier 2025

Les « chevilles ouvrières » (2)

Vie sur le magot des « Trente Glorieuses », insécurité contenue, relative homogénéité sociétale et culturelle, absence de technologie envahissante et payés à trombiner des Laura Clair, Jane Baker ou autres Cathy Stewart : coup de projecteur sur deux autres « culs bordés de nouilles »…

Gabriel Pontello

Contrairement à ce que laissent à penser son patronyme, son look de beau brun ténébreux et son côté « macho » raillé par ses partenaires féminines à l’écran, Gabriel Pontello n’est pas italien mais bel et bien français, né à Casablanca (Maroc) le 1er juillet 1949 (enfin, il en a peut-être des origines…). Outre sa carrière d’acteur pornographique, entamée dès 1975, il fût également actif dans le domaine des romans-photos. Idole du légendaire Rocco Siffredi, il lui mit le « pied à l’étrier » dans l’industrie du X en le présentant au producteur Marc Dorcel. Découvreur (entre autres) d’Olinka Hardiman, avec qui il tourna beaucoup dans les années 80 sous la direction de Michel Lemoine, il se tournera vers la réalisation à l’issue de sa carrière d’acteur.  

Les perversions d'un couple marié (Michel Lemoine, 1983)

Mélodie pour Manuella (Joe de Palmer, 1982)


Jacques Gatteau (1944 - 2008)

Peu d’informations sur le dénommé Jacques Gatteau (le plus souvent prénommé « Jack » au générique de ses films), si ce n’est ses dates de naissance (25 mai 1944) et de décès (27 juillet 2008, à seulement 64 ans, donc). Un encart dans le blog Réveil Communiste laisse présager un engagement politique (très) à gauche. Ses interventions dans les « films enquêtes » sur l’univers du porno (Les pornocrates de Davy, La vitrine du plaisir de Kikoïne) donnent l’image d’un « bon gars d’chez nous », franc, drôle et « bien dans ses baskets ». Un peu à l’image de beaucoup de ses rôles. On se souvient notamment de l’accordéoniste quasi-aveugle de Parties fines (Kikoïne), du plombier sur lequel les Petites écolières de Lansac exercent leurs « travaux pratiques » ou de l’assistant réalisateur à l’accent pied-noir de Queue de béton (Caputo).

Queue de béton (Michel Caputo, 1979)

Parties fines (Gérard Kikoïne, 1977)

A pleine bouche (Patrick Aubin, 1977)

mercredi 8 janvier 2025

Les atypiques

Emmanuelle Parèze

Curieux cas que celui d’Emmanuelle Parèze. C’est en effet l’une des rares (la seule ?) actrices venues du cinéma « traditionnel », plus précisément du théâtre, à avoir eu les « balls » de passer de « l’autre côté » et de franchir le pas en acceptant de tourner dans des films pornos, d’autres ne l’ayant envisagé qu’en paroles. Et de revenir ensuite sur les planches. Elle a joué essentiellement de grandes bourgeoises, comme dans Veuves en chaleur et La rabatteuse, tous deux de Tranbaree. Elle incarna aussi avec le cascadeur Willy Braque le couple adepte de bondage épié par Monique Ciron et Guy Royer dans Couples voyeurs et fesseurs, l’un des meilleurs Leroi. Et sera de l’aventure du fameux L’essayeuse de Serge Korber, film condamné à être détruit en 1977, pas plus « hard » que tant d’autres mais dont les ligues moralistes avaient voulu faire un exemple, tels les mafieux pour Joe Pesci lors du sanglant (et écœurant) final du Casino de Scorsese. La Parèze n’est pas un vilain défaut…

La fessée ou Les mémoires de Monsieur Léon maître-fesseur (Burd Tranbaree, 1976)

Esclaves sexuelles sur catalogue (Burd Tranbaree, 1977)

La dernière nuit / Shocking ! (Frédéric Lansac, 1976)


Catherine Ringer

C’est comme ça… Il y a des gens dont on a l’impression que quoi qu’ils fassent, leur entreprise sera couronnée de succès. Catherine Ringer, qui n’est plus à présenter, est de ceux-là. Avant de faire souffler à partir de 1984 un vent de fraîcheur sur une chanson française qui en avait bien besoin avec son compagnon feu Fred Chichin sous le nom des Rita Mitsouko, elle tourna près d’une vingtaine de films X en un peu moins de dix ans (1976-1985). Une expérience douloureuse, dont elle garde quelques séquelles, vécue sous l’emprise d’un pervers narcissique mais qu’elle ne renie pas. Un passé dont la découverte par le grand public, alors que la popularité du duo explose en 1986, ne sera pas un Andy-cap pour sa carrière. Peu d’actrices porno seront allées aussi loin, sinon dans les figures sexuelles du moins dans leur intensité : une vraie tornade ! On se souvient notamment de sa scène à même le sol avec Désiré Bastareaud, le nain noir du Miel et les Abeilles, dans L’inconnue d’Alain Payet, précurseur de ce que l’on appela le « hard-crad ». Comment aussi ne pas évoquer sa mémorable « prise de bec » avec un Gainsbourg peu inspiré la traitant de « pute » sur le plateau d’une émission de Denisot sur Canal+ (ou l’histoire du camembert qui dit au roquefort : « tu pues »…). Bref, n’en jetons plus, cette femme est incroyable.

Provinciales en chaleur (Patrick Aubin, 1981)

Lingeries intimes (Patrick Aubin, 1981)

Mélodie pour Manuella (Joe de Palmer, 1982)