Deux actrices fort peu croisées sur ces pages mais
dont il faut néanmoins toucher un mot étant donné leur statut dans ce milieu.
Des parcours singuliers, des vies bien… remplies (sic), deux femmes au caractère
(et au sexe 😄) bien trempé.
Claudine Beccarie
Née le 14 juin 1945 à Créteil,
Claudine Beccarie aura eu une existence pré-porno pour le moins chaotique :
fugue à 15 ans, quatre années passées dans une maison de redressement, mariage
puis divorce deux ans plus tard et enfin prostitution au futur-ex (ou ex-futur ?
On ne sait plus, à force…) pays de notre « éternellement lié » – et espérons-le,
intérimaire – ministre des Outre-mer. Après quelques rôles de figurante
(notamment dans Le Grand Blond avec une chaussure noire d'Yves Robert), elle
épouse la vague du cinéma érotique et pornographique qui déferle sur la France après
l’élection de Valéry Giscard « c’est ton destin », celui-ci mettant
fin à la censure Pompidolienne. Le succès d’Exhibition de Jean-François Davy en
1975, dont elle est l’actrice principale (mémorable scène de masturbation), en
fait une vedette du genre. Qui lui ouvrira d’autres portes, comme la scène d’introduction
(sic) du redoutablement excellent Calmos de Bertrand Blier. Vient alors 1978 et
l’heure de tourner la page en passant à tout autre chose : un élevage d’oies
en Bretagne !
Les pornocrates (Jean-François Davy, 1976)
Exhibition (Jean-François Davy, 1975)
Sylvia Bourdon
Bien que née le 29 janvier 1949 à Cologne, la
provocante Sylvia Bourdon est bien de nationalité française. Elle fit ses
débuts dans la pornographie via des « loops » clandestins aux
Pays-Bas. On la voit notamment dans deux très bons Frédéric Lansac, alias Claude
Mulot : le classique Le sexe qui parle, dans lequel elle interprète une
artiste peintre de nus masculins et Extases extra-conjugales, où elle prépare pour
son mari sodomite l’intimité anale de Marie-Christine Guennec avec des
rondelles de concombre, avant d’utiliser comme gode l’autre moitié de la
cucurbitacée. C’est elle qui découvre Richard Allan et ses formidables « aptitudes »
lors d’une « soirée » (une partouze, quoi) et lui permet d’intégrer
le métier par le biais des romans-photos. La reconversion, dès 1978, est riche :
fondation de la première galerie d’art érotique européenne à Paris (1978),
engagement en faveur de la « monnaie unique » (« inique »,
ça marche aussi…) européenne (1985), développement économique de la Grèce
(1998) et carrière de « business-woman » au profit des PME françaises
à l’international (2006). Un beau parcours au sein des « zélites
mondialisées », comme dirait Eric Zemmourroïdes, le gringalet héraut des
droitards masculino-virilistes. Qu’ils se couvrent bien, lui et les affreux jojos
qui l’accompagneront ce 20 janvier à Washington, on annonce un froid polaire…
La soubrette perverse (José Bénazéraf, 1975)
Le sexe qui parle (Frédéric Lansac, 1975)
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