dimanche 19 janvier 2025

Les pionnières

Deux actrices fort peu croisées sur ces pages mais dont il faut néanmoins toucher un mot étant donné leur statut dans ce milieu. Des parcours singuliers, des vies bien… remplies (sic), deux femmes au caractère (et au sexe 😄) bien trempé.

Claudine Beccarie

Née le 14 juin 1945 à Créteil, Claudine Beccarie aura eu une existence pré-porno pour le moins chaotique : fugue à 15 ans, quatre années passées dans une maison de redressement, mariage puis divorce deux ans plus tard et enfin prostitution au futur-ex (ou ex-futur ? On ne sait plus, à force…) pays de notre (espérons-le, intérimaire) ministre des Outre-mer. Après quelques rôles de figurante (notamment dans Le Grand Blond avec une chaussure noire d'Yves Robert), elle épouse la vague du cinéma érotique et pornographique qui déferle sur la France après l’élection de Valéry Giscard « c’est ton destin », celui-ci mettant fin à la censure Pompidolienne. Le succès d’Exhibition de Jean-François Davy en 1975, dont elle est l’actrice principale (mémorable scène de masturbation), en fait une vedette du genre. Qui lui ouvrira d’autres portes, comme la scène d’introduction (sic) du redoutablement excellent Calmos de Bertrand Blier. Vient alors 1978 et l’heure de tourner la page en passant à tout autre chose : un élevage d’oies en Bretagne !

Les pornocrates (Jean-François Davy, 1976)

Exhibition (Jean-François Davy, 1975)


Sylvia Bourdon

Bien que née le 29 janvier 1949 à Cologne, la provocante Sylvia Bourdon est bien de nationalité française. Elle fit ses débuts dans la pornographie via des « loops » clandestins aux Pays-Bas. On la voit notamment dans deux très bons Frédéric Lansac, alias Claude Mulot : le classique Le sexe qui parle, dans lequel elle interprète une artiste peintre de nus masculins et Extases extra-conjugales, où elle prépare pour son mari sodomite l’intimité anale de Marie-Christine Guennec avec des rondelles de concombre, avant d’utiliser comme gode l’autre moitié de la cucurbitacée. C’est elle qui découvre Richard Allan et ses formidables « aptitudes » lors d’une « soirée » (une partouze, quoi) et lui permet d’intégrer le métier par le biais des romans-photos. La reconversion, dès 1978, est riche : fondation de la première galerie d’art érotique européenne à Paris (1978), engagement en faveur de la « monnaie unique » (« inique », ça marche aussi…) européenne (1985), développement économique de la Grèce (1998) et carrière de « business-woman » au profit des PME françaises à l’international (2006). Un beau parcours au sein des « zélites mondialisées », comme dirait Eric Zemmourroïdes, le gringalet héraut des droitards masculino-virilistes. Qu’ils se couvrent bien, lui et les affreux jojos qui l’accompagneront ce 20 janvier à Washington, on annonce un froid polaire…

La soubrette perverse (José Bénazéraf, 1975)

Le sexe qui parle (Frédéric Lansac, 1975)

4 commentaires:

  1. C'est drôle car sur mon blog tu évoquais la coïncidence entre le post de ''The Jesus Rolls'' et le jour de la mort de Bertrand Blier. C'est vrai. J'avais écrit l'article quelques jours auparavant et l'article était automatiquement prévu pour une parution hier dans la matinée !!! Mais l'on peut également parler de coïncidence sur ton blog. C'est sans doute d'ailleurs un peu plus subtil à percevoir puisque j'imagine que beaucoup ne le savent pas mais la patiente que l'on voit en ouverture de ''Calmos'' de Bertrand Blier, lors de la fameuse séquence se passant chez le gynéco incarné par le génial Jean-Pierre Marielle est interprétée par Claudine Beccarie dont tu parles justement et notamment dans ton dernier article intitulé ''Les pionnières''. Quelque chose me dit qu'un lien existe entre les artistes et ceux qui suivent et admirent leur carrière. Il y avait donc chez toi comme chez moi peut-être comme un pressentiment que cet immense bonhomme allait disparaître...

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    1. Exact. Et quelques jours avant le décès de J-M LP, je notais dans un article : "il nous enterrera tous, celui-là". A se demander si je ne lui ai pas porté... l'œil (sic) :-)

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  2. J'ai en outre cliqué sur le lien de sa filmographie pour constater que le film ''Calmos'' n'est pas référencé. Et il me semble avoir compris pourquoi: le site semble ne regrouper que les filmos des acteurs porno. J'ai tenté avec Depardieu et Dewaere mais n'ait obtenu aucun résultat. Par contre, Brigitte Lahaie.

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    1. Oui, seuls les acteurs et actrices pornos, ainsi que les films de ce genre, sont référencés sur ce site.

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