Me voila donc parti pour un
passage en revue sous forme de diverses sélections (évidemment subjectives et
personnelles) mettant à l’honneur mes films, réalisateurs, acteurs / actrices, scènes,
etc… favoris.
Proche des auteurs de la « Nouvelle
vague » (assistant sur un Chabrol), Francis Leroi (1942-2002), après
quelques films érotiques, s’engage dans la pornographie en produisant Le sexe
qui parle de Frédéric Lansac en 1975, avant de passer derrière la caméra et de
réaliser près d’une vingtaine de films X entre 1977 et 1981. Ses films s’offraient
le luxe rare d’avoir un scénario et parfois même un propos, plutôt désabusé et
souvent anarchisant. La « postérité » aura retenu le très ambitieux
Je suis à prendre avec Brigitte Lahaie, Dodo petite fille au bordel voire La
pension des fesses nues. Mais à ces films aux scènes sexuelles peu excitantes (situations,
choix des décors et lumières…), je préfère ces trois-là. Un choix sans appel,
même si Les vices cachés d’Eva Blue (avec la toujours excellente Agnès
Lemercier) et Tout pour le plaisir, qui échouent au pied du podium, se laissent
aussi voir sans déplaisir.
Couples voyeurs et fesseurs
(1977)
Avec : Monique Ciron, Guy Royer, Emmanuelle Parèze, Willy Braque et Lisa Stophenberg.
Un couple en espionne un autre de l’immeuble d’en face, constatant qu’il se livre à des activités centrées autour de la fessée. Voila qui pimentera leur vie sexuelle.
Les détournements par la pornographie
de classiques du cinéma sont aussi vieux que… la pornographie elle-même. Ici, c’est
bien évidemment Fenêtre sur cour qui sert de modèle à cette histoire de couples
en proie aux plaisirs libertins et sadomasochistes. Casting étonnant avec l’omniprésent
Guy Royer, le cascadeur Willy Braque, l’actrice de théâtre Emmanuelle Parèze (seule
actrice « tradi » passée au hard), Monique Ciron, petite rousse qui n’a
pas froid aux yeux, « l’étoile filante » (trois films et puis s’en
va) Lisa Stophenberg et Francis Leroi lui-même (doublé pour le hard).
Les petites filles (1978)
Avec : Claude Valmont, Marie-Claude Viollet, Cathy Stewart et Edwige Faillel.
Un salarié et père de famille modèle se laisse séduire par une étudiante puis décide de prendre quelques jours de congé-maladie pour mener une vie de plaisirs et de liberté.
Qui a dit que le porno ne pouvait pas rimer avec romantisme et poésie ? Leroi nous prouve ici le contraire avec l’histoire de ce petit homme attachant se libérant du carcan de sa morne existence, joliment interprété par Claude Valmont, « hardeur » le plus atypique qui soit (dégarni, myope et rondouillet). Jubilatoire.
La servante perverse (1978)
Avec : Jean-Pierre Armand, Karine Gambier, Monique Carrère, Agnès Lemercier et Lydie Begey.
Après avoir été violé par la femme qu’il cambriolait, un petit malfrat se fait engager comme domestique au sein d’une maison occupée par quatre femmes, dont une bonne et une étudiante. Hélas pour lui, elles vont toutes se montrer très entreprenantes et il ne saura plus où donner de la tête.
Pour cette Servante perverse, Francis Leroi inverse les rôles : ce sont les femmes qui sont toujours « demandeuses » et l’homme qui en est la « victime ». Jean-Pierre Armand doit donc faire face aux exigences sans cesse renouvelées des deux maîtresses de maison mais aussi de la bonne et d’une étudiante. A noter la scène où Agnès Lemercier chatouille d’une plume le sexe au repos d’un Jean-Pierre Armand somnolent, avant qu’elle ne vienne s’empaler sur celui-ci. Sinon, c’est la jeunette Lydie Begey qui se taille la part du lion. Seule Karine Gambier est sous-utilisée.
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