Me voila de retour, et avant que nous ayons un nouveau Premier Sinistre s’il vous plait (si on en a un un jour…), pour poursuivre ce cycle sur le cinéaste Jean-Claude Roy. Et, chose incroyable et absolument pas préméditée, alors que je rentre d’une semaine de vacances en Norvège, que vois-je en parcourant sa filmographie ? Perversités suédoises et Jeunes danoises au pair ! Si ce n’est pas un signe du destin, ça… Mais à vrai dire, elles pourraient être espagnoles, hongroises ou chypriotes que ça ne changerait rien à l’affaire…
Perversités suédoises
(1977)
Avec : Carole Gire (Greta Garlof), Barbara Moose (Bibi Steller), Alban Ceray (Joseph, le cuistot), Florentina Fuga (Micheline, la soubrette), Jean-Louis Vattier (Gaston), Roger Trapp (Léopold, le gendarme, rôle non hard), Joëlle Le Quement et Myriam Watteau (des clientes), Charlie Schreiner (un client), Raymond Ximay (un ingénieur), Nadine Pascal (une ingénieure), Dominique Aveline (Georges Brun).
Bibi et Greta (Barbara Moose et Carole Gire), deux ravissantes Suédoises, arrivent au village de Bitembois pour prendre possession de l'auberge dont elles ont hérité. Mais l’affaire bat de l’aile. S’apprêtant à partir, elles découvrent inopinément une nappe de pétrole sur le terrain de la propriété.
Ces Perversités suédoises
reprennent, ou plutôt inaugurent, le style des Zizis en folie du même
réalisateur, avec son village de Bitembois, ses personnages pittoresques (le
simplet chaud lapin, le gendarme couillon…) et son ambiance bon enfant. Les
séquences sexuelles, dominées par le toujours vaillant Alban Ceray dans le rôle
du cuistot (« Quel baiseur, quel cuisinier ! Un maître queux et une
queue de maître ! » dixit Carole Gire) et très convaincantes, sont
entrecoupées de gags dignes des Charlots ou de Benny Hill, sur fond de musique
jazzy ou humoristique. Les doublages voix ne correspondent pas forcément au physique
de certains protagonistes masculins (Aveline notamment). Le scénario (ou
l’argument) est risible. Bref, tout ça ne vole pas bien haut mais le côté
naturaliste, désuet et dénué de toute violence (même « acceptée »)
pousse néanmoins à l’indulgence. Pour ce qui est des « curiosités »,
Joëlle Le Quement s’introduit quatre bougies dans l’entrejambe et Ceray soulève
un poids avec son sexe. Il faut toujours faire de l’exercice pour maintenir sa
forme…
Jeunes danoises au pair
(1984)
Avec : Carole Piérac et Marianne Aubert (les filles au pair), Alban Ceray (Gérard), Olivia Florès (Irène, la femme de Gérard), Jacky Arnal (M. Bertrand), Cathy Ménard (Bénédicte, la secrétaire de Gérard), Jean-Pierre Armand (M. Zimmermand), Christophe Clark (l'homme du bois de Boulogne).
Deux Danoises débarquées à Paris comme jeunes filles au pair (Carole Piérac et Marianne Aubert) bouleversent la vie conjugale de Gérard et de sa femme Irène (Alban Ceray et Olivia Florès). Grâce aux avenantes Scandinaves et à Bénédicte, sa nouvelle secrétaire (Cathy Ménard), Gérard parvient même à conclure une juteuse (sic) affaire avec M. Zimmermand (Jean-Pierre Armand).
Changement d’époque et de décor pour ce Jeunes danoises au pair, toujours mis en boite par Aubin et ses fidèles Pierre Robes à la photographie et Philippe Bréjean sous pseudo Gary Sandeur à la bande sonore (toujours jazzy un peu générique). Alban Ceray est à nouveau de la partie. On le retrouve en bien belle compagnie : Olivia Florès, Marianne Aubert, Cathy Ménard (elle, c’était vraiment quelque chose. Et avec des lunettes, en plus, mmm…) et Carole Piérac, que je croise ici pour la première fois dans un rôle d’importance. Les autres « queutards » de service se nomment Jean-Pierre Armand, le presque bien nommé Jacky Arnal et Christophe Clark, qui n’était alors qu’au début de sa (très) longue carrière. Les quelques notes d’humour dans les dialogues ou situations et le charme des participantes ne suffisent toutefois pas à déparer l’ambiance tristoune et grisâtre de ce métrage. Las, la « parenthèse enchantée » s’est bel et bien refermée. Aubin lui-même, sans doute harassé et ne disposant plus d’aucun budget, va confier la direction de ses dernières réalisations à un chef opérateur et un acteur reconverti. Aussi maussade qu’un temps scandinave, en somme.