mardi 22 octobre 2024

Happening, d’Alan Vydra (1981)


Happening (1981)

De : Alan Vydra

Avec : Carolyn Grace (Brigitte), Laura Clair (Odette, la servante de Brigitte), Gabriel Pontello (l'étranger dans la rue), Candy McGovern (la fille au restaurant), Jean-Paul Bride (le mari de Brigitte, rôle non hard), Arthur Odge (le serveur noir du restaurant), Hélène Shirley (Nicole, la fille avec l'émir), Richard Allan (l'émir), Dominique Aveline et Jean-Pierre Armand (les loubards), André Kay (l'ami d'Odette), Hubert Géral (le patron du club), Catherine Noël (Doris, rôle non hard), Sue Nero (la strip-teaseuse), Mika Barthel (une amie au club), Jacques Gatteau (l'homme d'affaires), Guy Royer (l'homme au bar), Norbert Ciret (le garagiste, rôle non hard).

Alan Vydra, je ne sais pas s’il a Free mais il a tout compris… Quand on compare avec les réalisations plates et ternes d’un Lemoine ou d’un Aubin, où l’on sent bien que les mecs ça les emmerde de faire des films « de boules » (et nous, par contagion, de les regarder…), lui joue le jeu et nous en donne pour notre argent. Tout est plus cru, intense et chiadé ici, en un mot parfaitement approprié : plus bandant. C’est un peu la même différence, toute proportion gardée, qu’entre un Scorsese ou un De Palma et un Desplechin ou un Veber (d’accord, la comparaison est foireuse puisque ce ne sont pas les mêmes genres ni les mêmes ambitions cinématographiques mais vous voyez l’idée, quoi…). Je rapprocherais ce réalisateur tchèque de Gérard Kikoïne (il signe des « segments additionnels » du Bordel pour femmes / Les clientes du Gégé) pour le côté déjanté. Souvenez-vous, il était déjà l’auteur la même année (1981) du bien barré La vorace avec quasiment tout le gotha du X français. Et bien pour ce Happening (ou Les soumises), il a remis le couvert.

Je n’ai pas trouvé de version française sur les diverses plateformes de diffusion, seulement la version allemande (c’est une production de la célèbre firme teutonne Beate Ushe, disparue en 2017). Même si ce n’est pas du Racine et pas le principal attrait de ce genre de films, c’est ennuyeux pour la compréhension. Mais en gros, c’est l’histoire d’une superbe brune (l’Allemande Carolyn Grace, deux films de Vydra et puis s’en va) mariée à un type plus vieux qu’elle et peu doué au lit (Jean-Paul Bride). Alors elle fantasme, s’invente une vie, s’imagine (ou les gens qu’elle croise) faisant l’amour en toute occasion. Schéma assez classique, voisin de celui du Délires porno de Michel Barny, permettant le déroulé du « film à sketches ». Nous avons donc tout d’abord notre héroïne aux prises avec un bel étalon rencontré un soir dans le quartier « chaud » de Pigalle (Gabriel Pontello). Dans un restaurant, elle imagine ensuite une jolie blonde (Candy McGovern, unique apparition cinématographique au regard des filmographies) se faire prendre par le serveur noir dudit resto (l’inconnu et qui le restera – Arthur Odge, crédité dans seulement trois films). Puis, sa servante (Laura Clair) s’envoyer en l’air avec un gars (André Kay) dans les bottes de paille d’un haras, avant d’avoir une aventure lesbienne avec elle. Le premier climax est constitué par un strip-tease dégénérant en partouze dans un club, mettant en scène pas moins de huit participants (Grace s’effaçant avant le début des « hostilités ») : Allan, Géral, Gatteau et Royer chez les messieurs, Hélène Shirley, Mika Barthel, Laura Clair et Sue Nero chez les dames (du tout premier choix, donc). Les hommes pilonnent à qui mieux mieux, les femmes gigotent, la caméra papillonne de couple en couple, sur une petite musique électro légèrement planante. Puis, comme dans La vorace, nos tourtereaux se mettent à danser en baisant (la « trademark » Vydra ?), cette fois au rythme d’un rock swinguant. Voila, c’est ça qu’on veut, bon sang, de la joie, de l’entrain, de l’originalité, pas baiser comme si on était à l’usine ! Dément. Par la suite, Grace s’imagine abusée - mais rapidement consentante - par trois loubards dans des catacombes, dont les idoines en pareils rôles Dominique Aveline et Jean-Pierre Armand. Nous arrivons déjà au terme de cet excitant métrage avec la seconde scène phare. Notre héroïne emmène sa voiture dans un garage, le garagiste en chef examine l’engin puis s’absente, la laissant face à quatre de ses salariés en rut. S’ensuivra un gang bang sur le capot d’une bagnole. Par le cadrage sur les visages, les regards et par la gestion des silences, de la musique d’abord en sourdine puis plus présente, la réalisation parvient à rendre compte de la tension palpable et à faire monter l’intensité. Du travail de pro. Vu et (ô combien) approuvé.

Moi, ce que je préfère dans la mécanique, c'est le piston...

La version allemande, donc mais en 4K s’il vous plait…

https://fr.xhamster.com/videos/les-soumises-1981-35mm-remastered-14347641

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