samedi 6 avril 2024

Les week-ends d’un couple pervers / Fantaisies pour couples / Les perversions d’un couple libéré


Les week-ends d’un couple pervers (1976)

Avec : Jacques Insermini, Emmanuelle Parèze, Chantal Arnaud, Catherine et Marie-Pierre Castel, Eva Khris, Hélène Bruno, Charlie Schreiner, Danièle Nègre, Martine Grimaud (rôle non hard).

Fantaisies pour couples (1976)

Avec : Dawn Cummings, Chantal Arnaud, Danielle Troger, Guy Royer, Laurence Thibault, Catherine Ferré, Charlie Schreiner, Richard Allan.

Les perversions d’un couple libéré (1976)

Avec : François Lopez, Chantal Arnaud, Ellen Earl, Richard Allan, Marie Catalard, Marie-Christine Chireix, Carole Giré, Jacques Insermini, Claude Janna, Laurence Jarry, Laurence Thibault.

Evoquons maintenant si vous le voulez bien le « cas Fleury ». Non (je vous vois venir) pas « Michon » ni « Mérogis » mais Georges de son prénom. Qui est en réalité Jean Desvilles (1931-2023), peintre de formation puis « touche-à-tout » dans le domaine de la réalisation : films historiques, dessins animés, pubs, émissions TV, longs métrages… Et films X donc, sous ce pseudonyme de Fleury. Ce DVD présente trois d’entre eux, dont la lecture des fiches techniques permet d’identifier immédiatement des caractéristiques communes. Les trois films sont de 1976 (les pantalons « pattes d’eph » !) et mettent à l’affiche la dénommée Chantal Arnaud. Et comme les titres l’indiquent, il sera question de couples : infidèles, complices, libérés ou en passe de le devenir. La perversion et la fantaisie semblent aussi être au programme. Qu’en est-il réellement ?

S’il fallait rattacher les films mis en boite par ce réalisateur à un courant pornographique, on dira qu’ils évoluent dans le même univers bourgeois et libertin que ceux d’un Tranbaree ou d’un Patrick Aubin (Jean-Claude Roy). Ils offrent un éventail limité (mais efficace) de scènes copulatoires : fellation (surtout), cunnilingus (rarement), pénétration vaginale, lesbianisme (parfois, avec ou sans godemichet). Si « perversions » et « fantaisies » il y a, ce n’est évidemment qu’à l’aune reculée de cette France giscardienne. Ce qui est finalement amplement suffisant et permet de conserver une dose d’authenticité et de réalisme appréciable face aux extrémités délirantes de la pornographie contemporaine. Vive le porno « bio » ! Amateurs de « bukkake » et autres « triple anale » (!), passez votre chemin, ce n’est pas ici que vous trouverez votre bonheur.

Dans Les week-ends d’un couple pervers, un homme (Jacques Insermini) demande à son épouse (Emmanuelle Parèze) de séduire des femmes afin que, le week-end venu, ils puissent s’adonner à des trios coquins. Chantal Arnaud (blonde aux yeux bleus, cheveux courts, pas mal), aperçue sur une plage normande, sera la « victime » toute désignée. Le film met donc en scène Jacques Insermini, ancien haltérophile et pilote de moto, acteur à la fois « tradi » et X. Beau gabarit « à l’ancienne », ce n'est pas Paul Mirabel, Stanislas Guérini ou autres « épaules de serpent », si vous voyez c’que j’veux dire 😄… En plus de sa femme et de sa « proie », il se tape aussi les deux sœurs jumelles Castel. L’une d’elles lui fait même une gâterie à l’arrière de la voiture conduite par sa sœur lors d’une virée autour de la Tour Eiffel. Pendant ce temps, Parèze s’attèle à pervertir Arnaud dans un parc puis au cinéma pour la préparer au « torride » week-end à trois. Piano jazz et électro humoristique rythment ces gentillets mais quelque peu ennuyeux ébats. Le moins bon des trois, à mon goût.

https://fr.xhamster.com/videos/les-week-ends-d-un-couple-pervers-1976-5908908

Putain, il aura « artillé », Royer, quand même… S’il y avait les « 4 mousquetaires » du X français (Allan, Ceray, Armand, Aveline), lui serait sans problème le cinquième larron de la bande. Mis à part chez Aubin (à confirmer), je l’aurais croisé chez quasiment tous les réalisateurs évoqués jusqu’ici. Le gars est décédé d’un cancer de la prostate (lien de cause à effet ?). Dans ce Fantaisies pour couples, il campe un employé de bureau qui a des infidélités. Mais sa compagne (Danielle Troger) aussi. Il se trouve que le couple se trompe mutuellement chacun et chacune avec les membres… d’un autre couple. Le destin fera en sorte, au gré d’une invitation, de réunir les quatre intéressés en têtes à têtes (puis à queues…), l’occasion de « crever l’abcès » lors de galipettes échangistes. Côté « fantaisies », notre bon Royer est mis à rude épreuve : baise sur le toit d’un immeuble (donc à la vue des résidents des immeubles environnants) et dans des toilettes pour dames, mitoyennes de celles des messieurs, qu’il aura rejoint par la fenêtre. Le film dispose d’un « cachet » Leroi-Lansac, d’une part par l’utilisation de musiques (musette, variété vaguement psyché) déjà entendues chez ces cinéastes et d’autre part par une bribe de message « social », les scènes de sexe et de comédie étant reliées par des commentaires radiophoniques (type météo, horoscope…) sur fond de photos d’un Paris « métro-boulot-dodo ». Ce qui en fait mon préféré de ce triptyque, la présence de Dawn Cummings (mazette, ce regard et ce sourire…) n’y étant pas non plus étrangère.


Le personnage principal (François Lopez) des Perversions d’un couple libéré (ou Parties raides) a un problème : lui est un coureur de jupons invétéré mais sa femme (Chantal Arnaud, toujours) est prude comme pas deux. Heureusement, il va progressivement faire participer son épouse à ses jeux sexuels et l’entrainer vers la quête du plaisir, d’abord avec une prostituée du bois de Boulogne puis avec sa maitresse (l’appétissante Ellen Earl). Les scènes lesbiennes au sauna / salon de massage, sur fond de musique indienne, apportent une touche bienvenue de sensualité. Notre bon vieux Richard (Allan) a encore réussi à se caser pour une partie à trois avec Earl et Arnaud autour de la piscine. Le final est un plaidoyer pour la sexualité de groupe (et la nature) où six protagonistes (Lopez, Arnaud, Earl, Allan et un autre couple) se retrouvent sur la pelouse pour un concert de râles de jouissance. L’amour du couple initial en ressortira renforcé. Elle est pas belle, la vie ? 

3 commentaires:

  1. Tout d'abord, un grand merci à toi pour le compliment sur mon blog, ça fait toujours plaisir à enten... oups, à lire ! Tu évoques le cinéma asiatique et là, je dois dire que tu touche à l'un de mes points sensibles... Je dois dire que si tu n'es pas spécialement en phase avec ce cinéma là, j'ai quand même envie de te conseiller quelques petites merveilles. A commencer par l’œuvre de Wong Kar-wai que tu cites justement. Enfin, disons les premiers longs-métrages du bonhomme, les seuls que je connaisse et qui d'un point de vue esthétique sont absolument remarquables. Ensuite, ça dépend de ce que tu recherche. Côté porno, puisque c'est le sujet de ton blog, je n'y connais pas grand chose à part quelques Pinku Eiga de la période ''Haxan Film'', éditeur culte qui mis à disposition quelques-une des bobines les plus dégueu qu'il m'ait été donné à voir à l'époque (nous étions alors au début des années 90). Genre ''Rock'n'roll Overdose'' de Todd Philips, docu vraiment trash sur le rocker GG Allin ou l'immonde ''Camp 731'' (Men Behind the Sun) de Mou Tun-fei. Côté cul, l'éditeur avait notamment proposé les ''Exorsister'' et les premiers ''Playgirls'' de Takao Nakano. Bon, après, faut aimer les minous pixelisés... Pour en revenir au cinéma asiatique plus ''traditionnel'', je ne vais pas t'en citer des dizaines mais quelques-uns qui selon moi sont d'excellentes portes ouvertes à ce continent si particulier. ''Honogurai mizu no soko kara'' de Hideo Nakata est selon moi le meilleur représentant de la J-Horror, genre dont les plus célèbres représentants sont ''Ring'' ou ''Ju-on'' mais que celui-ci surpasse de très loin (surtout s'il l'on prend en compte le fait que le récit s'articule autour d'un authentique et dramatique fait-divers). Ensuite, et là, je ne pense pas me tromper en affirmant que si tu ne l'as pas encore découvert tu risques de prendre une grosse claque, je te conseille ''Old Boy'' de Park Chan-Wook. Un thriller absolument diabolique datant de 2003. Un scénario complètement dingue et une fin........... OUCH !!! Ensuite, ''The Strangers'' de Na Hong-Jin qui pour moi est l'une des plus magistrales représentations du Diable plus de quarante ans après ''L'exorciste'' de William Friedkin, tout simplement. Après, si tu aimes les thrillers, il y a de quoi se faire plaisir du côté du cinéma sud-coréen qui je pense écrase désormais quasiment toute concurrence. Bref, je pourrais te dresser une liste ''exhaustive'' si cela t'intéresse...

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  2. Honte sur moi... J'ai osé oublier le réalisateur Sion Sono. Bon, lui, c'est pas compliqué, soit on aime, soit on déteste. En tout cas tout (ou presque) ce qu'il touche se transforme en or. Quelques exemples ?
    Guilty of Romance
    Himizu
    The Forest of Love
    Strange Circus

    Un joli panorama de son œuvre...

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    1. Salut Laurent,
      Pas de souci pour tes réponses ici, quitte à ce que je les supprime un peu plus tard pour des raisons de cohérence éditoriale... :-)
      Alors "Ring" bien sûr je connais puisque j'en ai vu le remake US avec Naomi Watts. Et "Dark Water" aussi (idem, il a également fait l'objet d'un remake il me semble, à vérifier). Et je te "rassure", je ne suis pas intéressé par le porno asiatique... :-) Honte sur moi, je n'ai même pas vu le fameux "Empire des sens" qui si j'ai bien compris, en est un sans en être (plus qualitatif en tous cas).
      J'ai regardé les bandes-annonces de tous les films que tu m'as cité et je ne peux pas dire que je sois enchanté... Mis à part "The starngers" qui lui m'a bien titillé. Après, ce ne sont que des b-a et il faut un peu que je me force sinon je ne franchirai jamais le pas vers ce cinéma tant encensé. Je dois néanmoins t'avouer que je ne suis pas client de tout ce qui est trop violent (exit "Old boy" donc, à priori). Exemples types : Les Affranchis et Casino de Scorsese. La violence réaliste, en fait. Une ou deux scènes, assez rapides, ça passe encore mais s'il y en a trop et que ça s'attarde, pas glop... Donc du suspense, des frissons, de l'action, oui mais du trop sanguinolent et sadique, non.
      Avec la b-a de ITMFL, on tombe dans l'effet inverse, grand écart garanti... :-)
      Bon dimanche et merci pour les pistes

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