Second (et dernier) volet des
productions de Michael Goritschnig alias Michel Jean pour la société allemande
Ribu. Budgets confortables, lingeries, actrices belles à se damner, prétextes
de comédie ou de polar, ambiance années 80, dialogues hilarants de grossièreté
phallocrate, réalisations plates mais réhaussées par des images hyper… léchées
et des séquences hard de très haut niveau, avec juste ce qu’il faut de
perversion et d’extrême : un bilan largement positif.
Petites culottes chaudes et mouillées (1982, sortie Allemagne)
Avec : Richard Allan (Ricardo Bertini), France Lomay (Lisa Laroche), Alban Ceray (Jean), Uschi Karnat (Uschi), Somchit Traymany (la masseuse), Ursula Gaussmann (Annette Lefebvre), Aurore Legeay (la soubrette), Olivier Mathot (le père de Lisa, rôle non hard), Hélène Shirley (la tortionnaire), Dominique Aveline et Jean-Pierre Armand (les ravisseurs, rôles non hard), Dominique Saint Claire et Isabelle Brel (des mannequins), Claudine Gauthier, Claudine Aubert, Ingrid Blandow, Aline Mess, Cathy Stewart (d’autres mannequins, rôles non hard), Guia Lauri (la fille avec Jean), Nadine Pascal (la barmaid, rôle non hard), Mario Pollak (le maire, rôle non hard), Cathy Ménard (le témoin de Lisa, rôle non hard), Gérard Luig et André Kay (des invités au mariage, rôles non hard).
Dans ce Petites culottes chaudes et mouillées, notre ami Richard Allan incarne Ricardo, un vendeur en lingeries féminines qui cherche à ouvrir une succursale en France pour compenser des ventes à la baisse en Italie. Son ami Jean (Alban Ceray) lui présente Lisa (France Lomay) et la lui propose comme secrétaire. Dragueur invétéré, il accepte bien volontiers et n’a qu’une hâte, la sauter (évidemment). Mais elle ne l’entend pas de cette oreille et fait en sorte que leur relation ne déborde pas du cadre professionnel. Tant pis, il se « rabattra » sur soubrettes, mannequins et autres membres de la gent féminine que son activité lui permettra de croiser. Puis, il se fera enlever et torturer par viol par des ravisseurs. Sans le sou, ce sera Lisa qui paiera la rançon. Pour la remercier et la « rembourser », il l’épousera, seule façon pour lui de la mettre dans son lit.
Si Allan est à nouveau à la fête, France Lomay, en fin de carrière X, se contente d’une scène lesbienne avec Uschi Karnat. Bande-son électro-funk d’époque. Meilleure scène du film, celle où Hélène Shirley, chargée par les ravisseurs de faire avouer Allan où est son fric, le viole menotté sur un lit. Littéralement survoltée, elle déchire ses vêtements avec un canif, s’empale sur son membre gonflé et lui tape sur le torse en hurlant. Il finira par… cracher le morceau (dans tous les sens du terme) en lui donnant les coordonnées de Lomay pour qu’elle paye la rançon. Une scène assez comique qui prend toute sa dimension quand on sait que le couple à la ville que formaient Allan et Shirley traversait à l’époque quelques « turbulences ». On notera aussi l’accent marseillais sans aucune justification d’une conquête de Ceray (qu’est-ce qu’ils se marraient en post-synchro !) et, comme l’indique la couverture du DVD, le recours pour la première fois au fantasme du « glory hole », Allan honorant deux fessiers et deux paires de seins, seules parties des corps non cachées par le mur.
La chatte aux trésors
(1984, sortie Allemagne)
Avec : Alban Ceray (Laurent Mercier), Laura Clair (Francine), Gabriel Pontello (Robert Trivio), Nathalie Tussot (Nadine), Jacques Marbeuf (Jacques), Marilyn Jess (Anna), Eva Kléber (l'amie de Jacques), Dominique Saint Claire (Natacha), Piotr Stanislas (Bruno), Uschi Karnat (Uschi), Cathy Ménard (Danièle), Veronica Moser (la nièce de Laurent), Jean-Pierre Armand (le frère de Laurent, rôle non hard), Sylvio Ray (l'ami de Laurent), Dany John (l'homme de main de Jacques), Jean-Paul Bride (le receleur, rôle non hard), Carmelo Petix (le barman, rôle non hard), Mika Barthel et John Oury (les acteurs hard de la boîte), Barbara Legrand et Marianne Wackerle (les « distractions »), Malko (le Dobermann d’Anna).
La chatte aux trésors (ou Diamond
baby) est la suite de Hôtesses très spéciales, avec grosso modo les mêmes
acteurs principaux. Alban Ceray (impérial) reprend son rôle de malfrat qui
cherche à refourguer ses diamants. Mais l’affaire traine en longueur et il ne
tarde pas à avoir sur ses traces son ancien complice Pontello, aidé de l’équipe
de Jacques Marbeuf. Il fera traverser la frontière aux diamants en les
camouflant dans… le sexe de sa femme Nadine (Nathalie Tussot, d’où le titre),
avant de rejoindre sa maitresse Francine (Laura Clair). S’ensuit un jeu du chat
et de la souris entre Ceray et ses poursuivants, parsemé de rencontres
sexuelles : tous ses refuges ont en effet la particularité d’être habités
par de charmantes créatures (Marilyn Jess n’étant pas des moindres). Il finira
par les semer, diamants en poche et Laura Clair sous le bras.
Le plus excitant de cette
fournée. Les deux scènes les plus « hot » sont à mettre à l’actif de
l’auburn Nathalie Tussot. Dans la première, Ceray lui administre un
impressionnant « fist fucking » (pendant qu’elle le suce) dans le but
de récupérer le préservatif rempli de diamants qu’il lui avait précédemment
enfoncé dans le sexe. C’est déjà incroyable sur un écran d’ordinateur ou de
télé alors je n’ose imaginer sur celui d’une salle de cinéma… Dans la seconde,
elle se fera « bifler » par l’engin hors norme de Dany John (ce n’est
donc pas une légende ce qu’on dit à propos des Noirs, là c’est carrément taille
serpent ou lance à incendie…) avant de l’engloutir quasi intégralement
(« gorge profonde »). Grosse performance de cette
« hardeuse » que je découvre ici et qu’il ne me semble pas avoir
(encore ?) vu ailleurs. Sinon, il y a aussi des scènes comiques à la fin,
où Ceray et Clair baisent dans un taxi, au grand dam du chauffeur qui risque
l’accident puis sur une pelouse, avant qu’un pandore les surprenne et les
verbalise.
Fantasmes de femmes (1984,
sortie Allemagne)
Avec : Alban Ceray (Armand), Richard Allan (Christian), Eva Kléber (Gisèle Bourdet), Cathy Ménard (Mme Dupelier), Olinka (Viola), Barbara Legrand (Marie-Claude), Christina Schwartz (la femme avec Marie-Claude), Diane Dupont (la femme dans la cuisine), Patricia Pasquale (Simone), Karine Hornel (Denise), Gérard Luig (Denis, le cuisinier), François Terlah (le prof de gym), Jacques Gatteau (le patron de l'agence de voyage, rôle non hard), Emmanuelle Parèze, Ray Prevet, Aline Mess (des clientes de l'agence, rôles non hard), Frédéric (le perroquet d’Armand et Christian).
Fantasmes de femmes (ou Doigts
vicieux, culottes déchirées) reprend le même principe que le Parfums de
lingeries intimes de la même équipe. Allan et Ceray vendent à nouveau leurs
services à de riches clientes en manque de sensations fortes mais ils le font
cette fois au sein d’un château et assistés d’un cuisinier et d’un prof de gym
(à la participation modeste). Il sera donc question de fric et de cul, sur fond
de mini-rivalités entre les deux « coqs » et de musique « feel
good » disco-funk qui faisait alors le bonheur des pistes de danse,
rappelant les hits du groupe Change. La recette chic et toc de ces cyniques
années 80, en somme. Il y a évidemment du « beau linge » avec Olinka
(la Marilyn Monroe française) et surtout la fraichement (et trop tôt) disparue
Cathy Ménard (1954-2022). Cette brune aux magnifiques yeux bleus occupe une
place à part dans le cœur des afficionados. Largement l’égale d’une Lahaie ou
d’une Jess mais le « star system » en a décidé autrement. Ici, elle
s’active sur un Richard Allan installé dans un fauteuil de gynécologue. Tout
bon film X qui se respecte a une ou deux scènes marquantes, qui sortent du lot
et de la routine. La bien en chair Karine Hornel s’introduit rien de moins
qu’une batte de baseball dans le sexe avant de prodiguer une fellation sur un
Alban Ceray en position du poirier. Et comme dans Parfums de lingeries intimes,
une jolie demoiselle (ici Patricia Pasquale) subit les assauts répétés de nos
deux « artilleurs » en chef pour un trio choc : doigtage anal
intensif (à cinq doigts !), double pénétration, double vaginale et éjacs
(en partie) buccales en guise de conclusion, prémices d’une pornographie plus
extrême. On a clairement changé d’époque. Mais c’est la rareté de ces scènes
qui en faisait tout leur charme alors qu’aujourd’hui elles sont généralisées
(et amplifiées).
Au final, trois excellentes productions (il fallait bien ça pour effacer la déception et la médiocrité du DVD précédent) qui nous « vendent du rêve » et nous plongent dans la nostalgie d’une époque hélas révolue (nous sommes là en queue de comète de « l’âge d’or » des films en 35mm, avant que la vidéo ne prenne définitivement le dessus).