Ce blog se propose de faire un panégyrique (forcément non-exhaustif) de "l'âge d'or" du cinéma pornographique français, cette "parenthèse enchantée" s'étendant du milieu des années 70 jusqu'au début des années 80, de la libération sexuelle post-68 à l'arrivée de la vidéo et du Sida. Un cinéma en 35 mm (et 20 cm...), avec poils et sans silicone, injustement "ghettoïsé" par l'inique "loi X" de 1975. « La pornographie est un art dont les artistes sont parfois incompris. » (Michel Ricaud)
vendredi 23 février 2024
Les délices du tossing / Bordel pour femmes / Hôtel pour jeunes filles
lundi 19 février 2024
La rabatteuse / Maitresse pour couple
vendredi 16 février 2024
Le droit de cuissage / Parties carrées campagnardes / Les nymphomanes
Le droit de cuissage (1980)
Avec : Elisabeth Buré (Geneviève), Richard Allan (Vincent), Gabriel Pontello (Gérald), Dominique Aveline (M. Paul, le voisin), Serena, Alain Plumey, Danièle David, Margareth, Thierry de Brem, Piotr Stanislas, Natacha Lori, Gilbert Servien, Jacques Marbeuf, Olivier Mathot (les invités).
Un couple (Geneviève et Vincent)
prépare une soirée entre amis qui dérape en débordements charnels, scandalisant
Geneviève. Le mari Vincent, à l’aide de son meilleur ami Gérald (présent lors
de cette fameuse soirée) et d’un voisin, va mettre au point une machination
afin de convaincre peu à peu son épouse de l’accompagner dans ses penchants libertins
et voyeuristes.
Parties carrées campagnardes (1980)
Avec : Jean-Pierre Armand, Serena, Frédérique Moreau, Alain Plumey, Margareth.
Deux couples et une petite bonne passent
un week-end dans une maison de campagne. Pêche à la ligne et libertinage au
programme.
Les nymphomanes (1980)
Avec : Richard Allan (Mathieu), Morgane (Marinette), France Lomay (l’infirmière), Serena (l'hôtesse de l'air), Jean-Pierre Armand (Léo), Olga Cris (la femme mariée).
Mathieu a des liaisons avec trois
femmes à la fois : une femme mariée, une hôtesse de l'air et une infirmière. Il
parvient à les garder séparées et secrètes les unes des autres avec l'aide de
sa servante Marinette et de Léo, un faux détective privé.
Ancien reporter de guerre en Indochine puis réalisateur de films traditionnels, Claude Bernard-Aubert (1930-2018) se lancera en 1976, pour des raisons alimentaires, dans le cinéma classé X et réalisera une trentaine de films (dont bon nombre de classiques du genre) en près d’une décennie, sous le pseudonyme de Burd Tranbaree (une anagramme de son nom). D’abord dépité à l’idée de tourner des scènes de cul (vous pensez, un homme qui a quand même dirigé Gabin dans L’affaire Dominici !) et secondé dans cette tâche (h)ardue par notre « Queue de béton » national (Richard Allan), il finira par s’y mettre et y prendre goût. Au programme de ce DVD, trois de ses réalisations de 1980 avec la divine actrice américaine Serena : un pur chef-d’œuvre (Le droit de cuissage) et deux films « fauchés » (décors minimalistes et/ou réutilisés, casting réduit) mais remplissant parfaitement le cahier des charges (et décharges ! 😄).
Le droit de cuissage est incontestablement l’un des meilleurs films de Tranbaree, avec notamment Les bas de soie noire et L’initiation d’une femme mariée, avec lesquels il partage casting luxueux et intensité des scènes hard. Placer Serena en tête d’affiche sur la jaquette a quelque chose de mensonger : elle y a certes une scène de choix, où elle « essore » (c’est le mot !) littéralement Gabriel Pontello mais c’est Elisabeth Buré qui y tient le premier rôle. Habituée des productions Tranbaree mais le plus souvent reléguée à des participations secondaires, elle trouve là sa meilleure composition, étant de toutes les scènes ou presque. Insatiable, elle passera alternativement entre les bras (et sur la queue !) de Pontello, Allan et Aveline, nous gratifiant même de plusieurs brèves mais vigoureuses « entrées des artistes », comme Gérard Kikoïne aime à appeller la sodomie (doublée pour l’occasion ? Non lo so mais il semble qu’elle ne rechignait pas à cette pratique)… Faut la santé ! Le tout toujours rythmé par la bande-son idoine, dans une veine jazz-rock, de Paul Vernon alias Alain Goraguer (1931-2023), une pointure arrangeur pour entre autres Ferrat, Gainsbourg et France Gall. On ne dira jamais assez combien une scène de cul peut prendre une autre dimension accompagnée d’une bonne musique et les compositions de Goraguer sont parfaites pour cela. A noter aussi, cette réplique ma foi fort drôle d’Alain Plumey / Cyril Val à l’attention d’Elisabeth Buré : « Madame, sachez que je ne plaisante jamais quand il s’agit de la queue ! ». Bref, toutes les planètes étaient alignées pour nous offrir un Tranbaree des plus explosifs et convaincants, ce qui ne fût finalement pas si fréquent.
Face à ce sommet, les deux autres
films présents sur cette… rondelle feront pâle figure et profil bas. La photographie
et la direction d’acteurs sont toujours soignées, les scénarios (sic) tiennent
sur un timbre-poste et les séquences hard s’enchainent à vive allure sur des musiques
teintées de sons alors en vogue (jazz-fusion, disco et ici, reggae). Du hard « syndical ».
Dans Les nymphomanes, l’infatigable
« artilleur » Richard Allan (imberbe pour l’occasion) honorera comme
il se doit une belle brochette de cochonnes (Olga Cris, Morgane, Serena et France
Lomay), bientôt rejoint pour la séquence finale par le tout aussi inaltérable
Jean-Pierre Armand. Et ce dialogue délirant entre Morgane et France Lomay !
« Qu’est-ce que c’est ? » - « Un godemichet, Madame »
- « Mais pour quoi faire ? » - « Pour se le mettre dans l’cul,
Madame » - « Dans le cul seulement ? »…
Pour Parties carrées
campagnardes, Tranbaree quitte ses habituels intérieurs haussmanniens pour se
mettre au vert dans une maison de campagne et sa forêt avoisinante, là encore
accompagné d’une équipe de comédiens riquiqui. Alternent alors scènes de pêche
à la ligne et sempiternelles (mais néanmoins excitantes, physique alléchant des
participantes oblige) « figures imposées », avec force « broutages
de minous » et une succincte double pénétration.
Conclusion logique : achat obligatoire pour l’amateur éclairé.