mardi 21 octobre 2025

Elisez vos "hardeuses" favorites !

Et oui chers lecteurs, je vous propose maintenant d'élire, parmi cette liste de 24, vos "hardeuses" favorites (jusqu'à 3 choix possibles) 😊

Fin du sondage le 1er mai 2026 !


vendredi 5 septembre 2025

Jean-François Davy (1945 – 2025) / Jean-Pierre Bouyxou (1946 – 2025)

 

 

C’est avec stupéfaction (nonobstant leur âge de 79 ans chacun) que j’ai appris, à intervalle proche et par deux blogs de cinéphiles que je consulte régulièrement, la disparition de deux figures de la pornographie française. Pourtant très peu évoquées sur ces pages, essentiellement centrées, je le rappelle si besoin en était, sur les productions de la firme « au fer à cheval » de Francis Mischkind (Alpha France) pour laquelle elles n'ont pas travaillé. Jean-François Davy, tout d’abord, décédé le 2 mai dernier, veille de son 80ème anniversaire. L’homme, qui en cette époque des « mid-seventies » ressemblait un peu au rugbyman français Sébastien Chabal (barbe, cheveux longs, physique imposant), est surtout connu pour son plus gros succès, le film-enquête présenté à Cannes en 1975 Exhibition, avec Claudine Beccarie, qui fit se déplacer pas moins de 3,5 millions de spectateurs dans les salles obscures. Il enchainera, avec moins de succès, par d’autres productions du même style (les suites Exhibition 2 et Exhibition 79, Prostitution, Les Pornocrates). Avant de se lancer dans la pornographie, il avait réalisé des « polissonneries » ayant rencontré un écho favorable au box-office : Bananes mécaniques et Prenez la queue comme tout le monde (plus d’un million d’entrées chacune en 1973). Le reste de sa filmographie, constitué essentiellement de comédies (avec des acteurs du genre Bernard Menez, Henri Guybet, Daniel Ceccaldi ou, plus récemment,… Jean-Marie Bigard, no comment), est beaucoup plus dispensable (euphémisme). Mais c’est surtout dans la production et l’édition vidéo lors de l’essor de la VHS (pornographiques ou non) que Jean-François Davy s’activa.

De Jean-Pierre Bouyxou, journaliste, critique, réalisateur, acteur et scénariste qui s’est éteint ce 2 septembre, lui aussi à 79 ans, je sais bien peu de choses. Comme pour Davy, sa fiche Wikipedia, peu fournie et que je ne vais pas retranscrire ici, informera les personnes intéressées sur son parcours. Notons toutefois qu’il fût un fidèle compagnon de route du réalisateur Jean Rollin, en tant qu’assistant, que ce soit sur ses films X ou d’horreur.

lundi 28 juillet 2025

A la recherche du premier boulard (2019)

 


« La première phrase que j’ai appris à mon fils, c’est « Jack Lang est un con ! » (Jean-François Davy)

« Si vous n’aviez pas vu « Gorge profonde », c’est que quelque part, vous étiez coincé(e) du cul. » (Brigitte Lahaie)

Qui a eu cette idée folle, un jour, d’inventer… la pornographie ? C’est à cette question capitale que les auteurs de ce documentaire (Aurore Aubin et Denis Larzillière) vont s’attacher à répondre, aidés en cela par un aréopage d’intervenants triés sur le volet. Acteurs et actrices (Richard Allan, Brigitte Lahaie), réalisateurs et/ou producteurs (Michel Barny, Gérard Kikoïne, Jean-François Davy, Marc Dorcel, Francis Mischkind…), journalistes et écrivains spécialisés et autres vlogueurs (Christophe Lemaire, Jacques Zimmer, Arnaud Beaudry…) apportent ainsi leur éclairage et leurs anecdotes lors de ce voyage temporel qui retrace le parcours de la pornographie à travers les siècles, de l’invention du cinématographe par les frères Lumière (1895) aux sites de « streaming » de l’ère Internet, en passant par les « loops » clandestins des bordels (ancêtres des « gonzos », films sans scénario), les K7 VHS, le « X » du premier samedi du mois sur Canal+ et bien sûr son « âge d’or » 1974-1983, avec la diffusion des films en salles (d’abord « classiques » puis spécialisées à partir de la « loi X »).

Bon visionnage ! Et désolé pour la piètre qualité d’image (en format grand écran) due à la compression, on fait c’qu’on peut avec c’qu’on a…

vendredi 18 avril 2025

Kikobook

Vous souvenez-vous de cette publicité, à vue de nez de la fin des années 90 ou du début des années 2000, d’un opérateur téléphonique me semble-t-il (Orange ?), où un gus devant un coucher du soleil en appelle un autre à l’autre bout du monde en lui demandant « Tu l’as ? » et l’autre de répondre « Je l’ai » ? Bon, ben voilà, moi aussi… « je l’ai ». Enfin, pas le coucher du soleil, dont je n’ai rien à carrer mais le Kikobook de Gérard Kikoïne. Cent balles plus le port, commandé directement à l’éditeur Les éditions de l'œil et signé par le « Maître » himself (et aussi par Alban Ceray). Reçu ce 17 avril 2025, en même temps, hasard des livraisons, que le CD John Barleycorn Must Die (1970) de l’excellent groupe de rock anglais Traffic et lu d’une seule traite. Une bien belle journée simplement gâchée par la découverte, en fin d’après-midi, d’un… petit lézard dans ma chambre (je suis pourtant au troisième étage d’un immeuble en milieu urbain et ce n’est pas encore l’été…) ! Que j’aspira aussitôt à l’aide… d’un aspirateur (logique). Appareil électroménager me ramenant illico à la fameuse scène de Chaudes adolescentes où Sophie Duflot en détourne l’utilité première pour se donner un peu de plaisir. Comme quoi, tout se tient…

Gérard et son Hot d'or

Alors, que dire de cette somme présentant en couverture le visage de la sublimissime Jane Baker (je crois bien que c’est elle) en pleine extase ? 360 pages, dont bien la moitié composée de photos d’archives du réalisateur. J’ai bien noté trois-quatre « coquilles » ou erreurs orthographiques (« La clinique des fantsames », « touT les acteurs », « RoyanT »…) mais ce n’est rien comparé au Marilyn Jess, les films de culte, qui en est bourré (sic). Le travail a été bien fait. A ce prix-là, encore heureux…

Gérard Kikoïne nous raconte donc son histoire, de sa jeunesse (lors de laquelle il vit un nombre conséquent de films en salles, des chefs-d’œuvre comme des « nanars ») à son parcours de monteur (son puis image) et de réalisateur. Une vie consacrée au cinéma (et aussi au cul, quand même) et un parcours tout tracé. C’est que chez les Kikoïne, on est dans le cinoche de père en fils (et même en fille puisque la fille de Gérard, Elsa, est actrice). Sans remettre en cause son talent ni la colossale somme de travail qu’il a dû déployer dans ses différentes activités (oui, même un « boulard », c’est du boulot, surtout quand on fait bien les choses comme lui), c’est tout de même plus facile quand son propre père (Léon) est lui-même monteur et vous transmet ses connaissances et son outil de travail. L’histoire est désormais connue : remontage du Napoléon d’Abel Gance, arrivée progressive de l’érotisme (Jess Franco) puis du « hard » (première expérience dans le genre avec Le sexe qui parle de Frédéric Lansac), passage à la réalisation, d’abord avec le « soft » L’amour à la bouche en 1974 avant d’enchainer avec près d’une trentaine de « films d’amour » (comme il se plait à les appeler) entre 1977 et 1982. Il sera temps ensuite de passer à autre chose : pubs, films institutionnels, épisode du Commissaire Moulin et surtout, une poignée de films « bis » avec des « pointures » telles Oliver Reed (Dragonard), Robert Vaughn, John Carradine et Donald Pleasence (L’emmuré vivant) ou encore Anthony Perkins (Docteur Jekyll et M. Hyde).

Acrobaties en tous genres...

Mais ce qui nous intéresse (enfin, moi en tous cas), c’est le cul. C’est pour ça qu’on est là, non ? Donc « Kiko » nous montre « l’envers du décor ». Du cadrage à la « fausse éjac », du découpage aux anecdotes de tournage, vous saurez (presque) tout sur la réalisation de ces objets (pas forcément obscurs) de désir que sont les films pornos de cet « âge d’or » dont il signa quelques-uns des plus beaux spécimens. Je suis toujours « sur le cul » devant les aptitudes de ces messieurs dames (enfin, surtout messieurs). Imaginez le niveau d’exhibitionnisme, de lâcher prise, de concentration, de maitrise de ses émotions qu’il faut pour être « performant » quand un caméraman se place sur un tabouret derrière vous pendant que madame vous fait une petite gâterie ou bien quand il est allongé sous vous pendant que vous prenez votre partenaire en levrette… Le tout avec tout un staff autour (chef op’, assistants, etc…) et un réalisateur qui vous donne des consignes… Quand bien même les techniciens sont des potes et les actrices bandantes comme pas possible, chapeau bas ! Surtout que « Gégé » est particulièrement connu pour ses angles de prises de vue pour le moins audacieux (plans cassés, en contre-plongée, gros plans…), lui qui prenait le X comme un terrain de jeu et d’expérimentations.

On trouve également dans ce bouquin des hommages du réalisateur à ses égéries féminines (Marilyn Jess bien évidemment mais aussi Jane Baker, Olinka, Julia Perrin, Sophie Duflot, Cathy Ménard ou encore Monique Carrère mais étrangement pas la brune délurée Mika Barthel, qu’il se contente de citer et qui ne bénéficie pas de page spéciale) et à ses « mousquetaires » (les incontournables Alban Ceray, Richard Allan, Jean-Pierre Armand et Dominique Aveline, sans oublier Jack Gatteau). On apprend notamment qu’il s’est « tapé » Cathy Stewart quand il avait 26 ans et elle dix de moins, le saligaud ! Mais c’était quand elle vendait des glaces à Royan, quelques années avant qu’il ne la retrouve par hasard sur un plateau de Michel Barny et qu’il ne l’engage dans quelques-uns de ses films. Il serait étonnant que Marilyn Jess (et d’autres) ne soit pas aussi passée entre ses bras. Enfin, la fiche technique de ses films pornos renseigne sur le score de chacun au box-office, qui tourne en moyenne aux alentours de 150 000 à 200 000 entrées (des chiffres qui satisferaient même certains « tradis » d’aujourd’hui !), avec même une pointe à 368 000 pour Bourgeoise et… pute, effectivement l’une de ses plus grandes réussites.

Scène de gangbang sur le tournage de Maison de plaisir

Entrez dans un monde (hélas révolu) d’hédonisme, de bonne humeur, de fête (mais aussi de travail et de sérieux), de naturalisme (« Nous étions des naturalistes. Aujourd’hui, ce sont des extrémistes hygiénistes ! »), de fidélité (toujours la même équipe Gérard Loubeau, Jean-Jacques Renon, Pitof, Pierre B. Reinhardt…–, gage d’efficacité), de transmission (« Kiko » a mis un point d’honneur à former bon nombre de monteurs, qui ont tous fait carrière depuis) et surtout… de plaisir(s) !

Une vie comme celle-là, on pourrait même fixer la retraite à 80 balais, y’aurait pas d’lézard !

samedi 8 mars 2025

Frédéric Lansac Cinéaste sous X

 

Le Kikobook de Gégé Kikoïne, c’est 100 balles minimum (et ça monte jusqu’à plusieurs centaines ! Mais je l'aurai un jour, je l'aurai...) mais ce Frédéric Lansac Cinéaste sous X, à 16 euros port compris, ça ne se refuse pas. Et à vrai dire, ça ne vaut pas plus. Petit format (15/21), 207 pages dont, à vue d’œil, près de la moitié de photos (parfois de nu et explicites mais jamais « hard »), se lit d’une traite. Ecrit par Christian Valor, spécialiste du « cinéma bis » et rédacteur sur le site Psychovision.


Frédéric Lansac, donc, pseudonyme de Claude Mulot (1942-1986). Personnage mystérieux mais brillant et visiblement adorable. Pote avec le gratin du showbiz des années 70 (Carlos, Johnny, Sardou… dont certains n’avaient jamais vu ses films) et « tombé dans le X » par accident. C’est le producteur Francis Mischkind (FFCM / Alpha France, désormais Blue One) qui le contraint d’intégrer du hard dans Le sexe qui parle (il ne savait même pas ce que c’était !). Et il ne l’assuma jamais vraiment, veillant par le pseudonyme de Frédéric Lansac notamment, à cacher sa véritable identité pour ne pas se fermer d’autres portes. Il délégua d’ailleurs très vite le tournage des scènes X, qui ne l’intéressaient pas, voire le dégoutaient (plus par pudeur que par puritanisme), à Didier Philippe-Gérard alias Michel Barny, qui n’était autre que son beau-frère (les deux hommes sont indissociables). Son truc à lui, c’était la comédie, le thriller, le fantastique (genres qu’il embrassera avant ou après sa carrière dans le porno) et surtout, l’écriture. Mais puisque le X cartonnait à l’époque, allons-y pour le X… De fait, il écrira et/ou réalisera quelques-uns des meilleurs films de ce genre honni et ingrat. De vrais films avec scénario et de beaux castings, dans lesquels il insufflera sa verve humoristique et cynique. Les scènes hard, par contre, ne brillent pas par leur originalité ou leur perversité, sauf en de rares occasions (la fellation sur le gendarme et la sodomie de Marie-Christine Guennec dans Extases extra-conjugales ou le premier gang-bang français de l’histoire dans Mes nuits avec…). Il n’était d’ailleurs guère friand des gros plans gynécologiques (« Moins on en montre, plus c’est bandant »). C’est sur cette filmographie quasi parfaite, à conseiller même aux non-amateurs du genre, que ce bouquin se propose de revenir (une poignée de pages par film), à savoir :

- Films écrits et réalisés par Frédéric Lansac : Le sexe qui parle, Shocking / La dernière nuit, Extases extra-conjugales / Blue ecstasy, Echanges de partenaires, Belles d'un soir / Suprêmes jouissances, La grande baise, Le sexe qui parle 2, Les petites écolières, La femme-objet ;

- Films écrits par Frédéric Lansac et réalisés par Michel Barny : Mes nuits avec… Alice, Pénélope, Arnold, Maud et Richard, Perversions pornos ;

- Films écrits par Frédéric Lansac et réalisés par Gérard Kikoïne : L’infirmière / Entrechattes, Jouir ! / Contraintes par corps / 2 sœurs lubriques, Les délices du tossing.

Chaque film est présenté avec sa fiche technique et quelques rares anecdotes de tournages rapportées d’interviews ou de livres de protagonistes de l’époque encore de ce monde (Barny et Kikoïne, Mischkind, les acteurs Richard Allan, Brigitte Lahaie, Marilyn Jess…). Il est surtout l’occasion de présenter ses principaux acteurs. Beaucoup de choses que je savais déjà (le parcours de Richard Allan, le caractère volcanique et la reconversion de Sylvia Bourdon…) mais aussi des découvertes (Marianne Aubert serait hélas décédée au début des années 2000) ou des éclaircissements (la poitrine de Marie-Christine Guennec, malgré les apparences, serait naturelle et Guy Royer serait décédé en 2005 à La Réunion après une reconversion dans l’immobilier).

Plus intéressants et surprenants sont par contre, pour chacun des films, la présentation de toutes leurs versions VHS / DVD / Blu-ray existantes (avec nombre, durée et chronométrage des coupes !) et leur résultat au box-office (on constatera, sans étonnement, une érosion constante et progressive, des près de 494 000 entrées du Sexe qui parle en 1975 aux 126 000 péniblement atteints par Les délices du tossing en 1983, ghettoïsation du genre et lassitude du public passé le choc de la nouveauté aidants).

Bons points : très belles photos et bien écrit (contrairement au Marilyn Jess, les films de culte, bourré de « coquilles » ! Heureusement qu’elle me l’a dédicacé…).






A noter que la filmographie non-pornographique du réalisateur des Charnelles a fait l’objet d’un autre ouvrage, Claude Mulot Cinéaste écorché.