Et oui chers lecteurs, je vous propose maintenant d'élire, parmi cette liste de 24, vos "hardeuses" favorites (jusqu'à 3 choix possibles) 😊
Fin du sondage le 1er mai 2026 !
Ce blog se propose de faire un panégyrique (forcément non-exhaustif) de "l'âge d'or" du cinéma pornographique français, cette "parenthèse enchantée" s'étendant du milieu des années 70 jusqu'au début des années 80, de la libération sexuelle post-68 à l'arrivée de la vidéo et du Sida. Un cinéma en 35 mm (et 20 cm...), avec poils et sans silicone, injustement "ghettoïsé" par l'inique "loi X" de 1975. « La pornographie est un art dont les artistes sont parfois incompris. » (Michel Ricaud)
Et oui chers lecteurs, je vous propose maintenant d'élire, parmi cette liste de 24, vos "hardeuses" favorites (jusqu'à 3 choix possibles) 😊
Fin du sondage le 1er mai 2026 !
C’est avec stupéfaction (nonobstant
leur âge de 79 ans chacun) que j’ai appris, à intervalle proche et par deux
blogs de cinéphiles que je consulte régulièrement, la disparition de deux
figures de la pornographie française. Pourtant très peu évoquées sur ces pages,
essentiellement centrées, je le rappelle si besoin en était, sur les
productions de la firme « au fer à cheval » de Francis Mischkind
(Alpha France) pour laquelle elles n'ont pas travaillé. Jean-François
Davy, tout d’abord, décédé le 2 mai dernier, veille de son 80ème
anniversaire. L’homme, qui en cette époque des « mid-seventies »
ressemblait un peu au rugbyman français Sébastien Chabal (barbe, cheveux longs,
physique imposant), est surtout connu pour son plus gros succès, le film-enquête
présenté à Cannes en 1975 Exhibition, avec Claudine Beccarie, qui fit se
déplacer pas moins de 3,5 millions de spectateurs dans les salles obscures. Il
enchainera, avec moins de succès, par d’autres productions du même style (les
suites Exhibition 2 et Exhibition 79, Prostitution, Les Pornocrates). Avant de
se lancer dans la pornographie, il avait réalisé des « polissonneries »
ayant rencontré un écho favorable au box-office : Bananes mécaniques et
Prenez la queue comme tout le monde (plus d’un million d’entrées chacune en
1973). Le reste de sa filmographie, constitué essentiellement de comédies (avec
des acteurs du genre Bernard Menez, Henri Guybet, Daniel Ceccaldi ou, plus
récemment,… Jean-Marie Bigard, no comment), est beaucoup plus dispensable (euphémisme).
Mais c’est surtout dans la production et l’édition vidéo lors de l’essor de la
VHS (pornographiques ou non) que Jean-François Davy s’activa.
De Jean-Pierre Bouyxou, journaliste, critique, réalisateur, acteur et scénariste qui s’est éteint ce 2 septembre, lui aussi à 79 ans, je sais bien peu de choses. Comme pour Davy, sa fiche Wikipedia, peu fournie et que je ne vais pas retranscrire ici, informera les personnes intéressées sur son parcours. Notons toutefois qu’il fût un fidèle compagnon de route du réalisateur Jean Rollin, en tant qu’assistant, que ce soit sur ses films X ou d’horreur.
« La première phrase que
j’ai appris à mon fils, c’est « Jack Lang est un con ! »
(Jean-François Davy)
« Si vous n’aviez pas vu « Gorge profonde », c’est que quelque part, vous étiez coincé(e) du cul. » (Brigitte Lahaie)
Qui a eu cette idée folle, un
jour, d’inventer… la pornographie ? C’est à cette question capitale que
les auteurs de ce documentaire (Aurore Aubin et Denis Larzillière) vont
s’attacher à répondre, aidés en cela par un aréopage d’intervenants triés sur
le volet. Acteurs et actrices (Richard Allan, Brigitte Lahaie), réalisateurs
et/ou producteurs (Michel Barny, Gérard Kikoïne, Jean-François Davy, Marc
Dorcel, Francis Mischkind…), journalistes et écrivains spécialisés et autres
vlogueurs (Christophe Lemaire, Jacques Zimmer, Arnaud Beaudry…) apportent ainsi
leur éclairage et leurs anecdotes lors de ce voyage temporel qui retrace le
parcours de la pornographie à travers les siècles, de l’invention du
cinématographe par les frères Lumière (1895) aux sites de
« streaming » de l’ère Internet, en passant par les
« loops » clandestins des bordels (ancêtres des « gonzos »,
films sans scénario), les K7 VHS, le « X » du premier samedi du mois
sur Canal+ et bien sûr son « âge d’or » 1974-1983, avec la diffusion
des films en salles (d’abord « classiques » puis spécialisées à
partir de la « loi X »).
Bon visionnage ! Et désolé pour la piètre qualité d’image (en format grand écran) due à la compression, on fait c’qu’on peut avec c’qu’on a…
Vous souvenez-vous de cette
publicité, à vue de nez de la fin des années 90 ou du début des années 2000,
d’un opérateur téléphonique me semble-t-il (Orange ?), où un gus devant un
coucher du soleil en appelle un autre à l’autre bout du monde en lui demandant
« Tu l’as ? » et l’autre de répondre « Je
l’ai » ? Bon, ben voilà, moi aussi… « je l’ai ». Enfin, pas
le coucher du soleil, dont je n’ai rien à carrer mais le Kikobook de Gérard
Kikoïne. Cent balles plus le port, commandé directement à l’éditeur Les éditions de l'œil et signé par le « Maître » himself (et aussi par
Alban Ceray). Reçu ce 17 avril 2025, en même temps, hasard des livraisons, que
le CD John Barleycorn Must Die (1970) de l’excellent groupe de rock anglais
Traffic et lu d’une seule traite. Une bien belle journée simplement gâchée par
la découverte, en fin d’après-midi, d’un… petit lézard dans ma chambre (je suis
pourtant au troisième étage d’un immeuble en milieu urbain et ce n’est pas
encore l’été…) ! Que j’aspira aussitôt à l’aide… d’un aspirateur
(logique). Appareil électroménager me ramenant illico à la fameuse scène de
Chaudes adolescentes où Sophie Duflot en détourne l’utilité première pour se
donner un peu de plaisir. Comme quoi, tout se tient…
Alors, que dire de cette somme
présentant en couverture le visage de la sublimissime Jane Baker (je crois bien
que c’est elle) en pleine extase ? 360 pages, dont bien la moitié composée
de photos d’archives du réalisateur. J’ai bien noté trois-quatre
« coquilles » ou erreurs orthographiques (« La clinique des
fantsames », « touT les acteurs », « RoyanT »…) mais
ce n’est rien comparé au Marilyn Jess, les films de culte, qui en est bourré
(sic). Le travail a été bien fait. A ce prix-là, encore heureux…
Gérard Kikoïne nous raconte donc
son histoire, de sa jeunesse (lors de laquelle il vit un nombre conséquent de
films en salles, des chefs-d’œuvre comme des « nanars ») à son
parcours de monteur (son puis image) et de réalisateur. Une vie consacrée au
cinéma (et aussi au cul, quand même) et un parcours tout tracé. C’est que chez
les Kikoïne, on est dans le cinoche de père en fils (et même en fille puisque
la fille de Gérard, Elsa, est actrice). Sans remettre en cause son talent ni la
colossale somme de travail qu’il a dû déployer dans ses différentes activités
(oui, même un « boulard », c’est du boulot, surtout quand on fait
bien les choses comme lui), c’est tout de même plus facile quand son propre
père (Léon) est lui-même monteur et vous transmet ses connaissances et son
outil de travail. L’histoire est désormais connue : remontage du Napoléon
d’Abel Gance, arrivée progressive de l’érotisme (Jess Franco) puis du
« hard » (première expérience dans le genre avec Le sexe qui parle de
Frédéric Lansac), passage à la réalisation, d’abord avec le « soft »
L’amour à la bouche en 1974 avant d’enchainer avec près d’une trentaine de
« films d’amour » (comme il se plait à les appeler) entre 1977 et
1982. Il sera temps ensuite de passer à autre chose : pubs, films
institutionnels, épisode du Commissaire Moulin et surtout, une poignée de films
« bis » avec des « pointures » telles Oliver Reed (Dragonard),
Robert Vaughn, John Carradine et Donald Pleasence (L’emmuré vivant) ou encore Anthony
Perkins (Docteur Jekyll et M. Hyde).
Mais ce qui nous intéresse
(enfin, moi en tous cas), c’est le cul. C’est pour ça qu’on est là, non ?
Donc « Kiko » nous montre « l’envers du décor ». Du cadrage
à la « fausse éjac », du découpage aux anecdotes de tournage, vous
saurez (presque) tout sur la réalisation de ces objets (pas forcément obscurs)
de désir que sont les films pornos de cet « âge d’or » dont il signa
quelques-uns des plus beaux spécimens. Je suis toujours « sur le
cul » devant les aptitudes de ces messieurs dames (enfin, surtout messieurs).
Imaginez le niveau d’exhibitionnisme, de lâcher prise, de concentration, de maitrise de ses émotions qu’il
faut pour être « performant » quand un caméraman se place sur un
tabouret derrière vous pendant que madame vous fait une petite gâterie ou bien
quand il est allongé sous vous pendant que vous prenez votre partenaire en
levrette… Le tout avec tout un staff autour (chef op’, assistants, etc…) et un
réalisateur qui vous donne des consignes… Quand bien même les techniciens sont
des potes et les actrices bandantes comme pas possible, chapeau bas !
Surtout que « Gégé » est particulièrement connu pour ses angles de
prises de vue pour le moins audacieux (plans cassés, en contre-plongée, gros
plans…), lui qui prenait le X comme un terrain de jeu et d’expérimentations.
On trouve également dans ce
bouquin des hommages du réalisateur à ses égéries féminines (Marilyn Jess
bien évidemment mais aussi Jane Baker, Olinka, Julia Perrin, Sophie Duflot,
Cathy Ménard ou encore Monique Carrère mais étrangement pas la brune délurée
Mika Barthel, qu’il se contente de citer et qui ne bénéficie pas de page
spéciale) et à ses « mousquetaires » (les incontournables Alban
Ceray, Richard Allan, Jean-Pierre Armand et Dominique Aveline, sans oublier
Jack Gatteau). On apprend notamment qu’il s’est « tapé » Cathy
Stewart quand il avait 26 ans et elle dix de moins, le saligaud ! Mais c’était
quand elle vendait des glaces à Royan, quelques années avant qu’il ne la
retrouve par hasard sur un plateau de Michel Barny et qu’il ne l’engage dans
quelques-uns de ses films. Il serait étonnant que Marilyn Jess (et d’autres) ne
soit pas aussi passée entre ses bras. Enfin, la fiche technique de ses films
pornos renseigne sur le score de chacun au box-office, qui tourne en moyenne
aux alentours de 150 000 à 200 000 entrées (des chiffres qui satisferaient même
certains « tradis » d’aujourd’hui !), avec même une pointe à 368
000 pour Bourgeoise et… pute, effectivement l’une de ses plus grandes
réussites.
Entrez dans un monde (hélas
révolu) d’hédonisme, de bonne humeur, de fête (mais aussi de travail et de
sérieux), de naturalisme (« Nous étions des naturalistes. Aujourd’hui, ce
sont des extrémistes hygiénistes ! »), de fidélité (toujours la même
équipe – Gérard Loubeau, Jean-Jacques Renon, Pitof,
Pierre B. Reinhardt…–, gage d’efficacité), de transmission (« Kiko » a
mis un point d’honneur à former bon nombre de monteurs, qui ont tous fait
carrière depuis) et surtout… de plaisir(s) !
Le Kikobook de Gégé Kikoïne, c’est 100 balles minimum (et ça monte jusqu’à plusieurs centaines ! Mais je l'aurai un jour, je l'aurai...)
mais ce Frédéric Lansac Cinéaste sous X, à 16 euros port compris, ça ne
se refuse pas. Et à vrai dire, ça ne vaut pas plus. Petit format (15/21), 207
pages dont, à vue d’œil, près de la moitié de photos (parfois de nu et
explicites mais jamais « hard »), se lit d’une traite. Ecrit par
Christian Valor, spécialiste du « cinéma bis » et rédacteur sur le
site Psychovision.
Frédéric Lansac, donc, pseudonyme
de Claude Mulot (1942-1986). Personnage mystérieux mais brillant et visiblement
adorable. Pote avec le gratin du showbiz des années 70 (Carlos, Johnny, Sardou…
dont certains n’avaient jamais vu ses films) et « tombé dans le X »
par accident. C’est le producteur Francis Mischkind (FFCM / Alpha France,
désormais Blue One) qui le contraint d’intégrer du hard dans Le sexe qui parle
(il ne savait même pas ce que c’était !). Et il ne l’assuma jamais
vraiment, veillant par le pseudonyme de Frédéric Lansac notamment, à cacher sa
véritable identité pour ne pas se fermer d’autres portes. Il délégua d’ailleurs
très vite le tournage des scènes X, qui ne l’intéressaient pas, voire le
dégoutaient (plus par pudeur que par puritanisme), à Didier Philippe-Gérard alias Michel Barny, qui n’était autre que son beau-frère (les deux hommes sont indissociables).
Son truc à lui, c’était la comédie, le thriller, le fantastique (genres qu’il
embrassera avant ou après sa carrière dans le porno) et surtout, l’écriture.
Mais puisque le X cartonnait à l’époque, allons-y pour le X… De fait, il écrira
et/ou réalisera quelques-uns des meilleurs films de ce genre honni et ingrat.
De vrais films avec scénario et de beaux castings, dans lesquels il insufflera
sa verve humoristique et cynique. Les scènes hard, par contre, ne brillent pas
par leur originalité ou leur perversité, sauf en de rares occasions (la
fellation sur le gendarme et la sodomie de Marie-Christine Guennec dans Extases
extra-conjugales ou le premier gang-bang français de l’histoire dans Mes nuits
avec…). Il n’était d’ailleurs guère friand des gros plans gynécologiques (« Moins
on en montre, plus c’est bandant »). C’est sur cette filmographie
quasi parfaite, à conseiller même aux non-amateurs du genre, que ce bouquin se
propose de revenir (une poignée de pages par film), à savoir :
- Films écrits et réalisés par Frédéric Lansac : Le sexe qui parle, Shocking / La dernière nuit, Extases extra-conjugales / Blue ecstasy, Echanges de partenaires, Belles d'un soir / Suprêmes jouissances, La grande baise, Le sexe qui parle 2, Les petites écolières, La femme-objet ;
- Films écrits par Frédéric Lansac et réalisés par Michel Barny : Mes nuits avec… Alice, Pénélope, Arnold, Maud et Richard, Perversions pornos ;
- Films écrits par Frédéric Lansac et réalisés par Gérard Kikoïne : L’infirmière / Entrechattes, Jouir ! / Contraintes par corps / 2 sœurs lubriques, Les délices du tossing.
Chaque film est présenté avec sa fiche technique et quelques rares anecdotes de tournages rapportées d’interviews ou de livres de protagonistes de l’époque encore de ce monde (Barny et Kikoïne, Mischkind, les acteurs Richard Allan, Brigitte Lahaie, Marilyn Jess…). Il est surtout l’occasion de présenter ses principaux acteurs. Beaucoup de choses que je savais déjà (le parcours de Richard Allan, le caractère volcanique et la reconversion de Sylvia Bourdon…) mais aussi des découvertes (Marianne Aubert serait hélas décédée au début des années 2000) ou des éclaircissements (la poitrine de Marie-Christine Guennec, malgré les apparences, serait naturelle et Guy Royer serait décédé en 2005 à La Réunion après une reconversion dans l’immobilier).
Plus intéressants et surprenants sont par contre, pour chacun des films, la présentation de toutes leurs versions VHS / DVD / Blu-ray existantes (avec nombre, durée et chronométrage des coupes !) et leur résultat au box-office (on constatera, sans étonnement, une érosion constante et progressive, des près de 494 000 entrées du Sexe qui parle en 1975 aux 126 000 péniblement atteints par Les délices du tossing en 1983, ghettoïsation du genre et lassitude du public passé le choc de la nouveauté aidants).
Bons points : très belles photos et bien écrit (contrairement au Marilyn Jess, les films de culte, bourré de « coquilles » ! Heureusement qu’elle me l’a dédicacé…).
A noter que la filmographie
non-pornographique du réalisateur des Charnelles a fait l’objet d’un autre
ouvrage, Claude Mulot Cinéaste écorché.