samedi 22 juin 2024

La maison des phantasmes / Couple cherche esclaves sexuels


Tout d’abord, échange de bon procédé : pour le cinoche rayon « X » et la gaudriole, c’est ici (entre autres) que ça s’passe. Pour tout le reste, à part peut-être (… Madame Thatcher) les péplums moldaves sous-titrés en serbo-croate des années 30 (et encore, j’suis même pas sûr…), il y CinémArt, le bien nommé, avec articles quasi quotidiens. Mais si vous êtes là, vous connaissez déjà sûrement. Pour les autres, si vous aimez le cinéma, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

Poursuivons aujourd’hui avec deux nouvelles apparitions de la star incontestée (mais pas forcément incontestable) du X français de ces belles années, j’ai nommé Madame Brigitte Lahaie en personne. Cette fois, Brigitte, au sommet de sa beauté et de sa sensualité, est bien l’héroïne de ces deux métrages réalisés par respectivement Burd Tranbaree et Patrick Aubin / Jean-Claude Roy. Deux films à l’univers bourgeois avec un scénario, des dialogues et de la comédie. De quoi (re)donner un peu de crédibilité et de respectabilité au genre.

La maison des phantasmes (1979)

Avec : Richard Allan (Monsieur Matthieu), Brigitte Lahaie (Clarisse), Morgane (Marie, la soubrette), Guy Royer (Firmin, le majordome), Christel Lauris (la mère d'Émilie), Anne-Christine Bézier (Émilie), Dominique Aveline (Monsieur Morange, l’un des violeurs), Piotr Stanislas et John Oury (les deux autres violeurs), Elisabeth Buré (Denise, la femme de chambre).


La maison des phantasmes, aussi exploité sous les titres Soumission, Clarisse ou encore Je mouille pour vous (sic), est un Burd Tranbaree qui sort un peu de l’ordinaire. Visiblement investi, il s’est en effet enfin décidé à raconter une véritable histoire. Celle d’un certain « Monsieur Matthieu », riche châtelain (décidément, peu de « prolos » dans le cinéma de l’ami Burd…) ayant perdu sa virilité suite à un accident de voiture provoqué par sa femme Clarisse (Brigitte Lahaie). Un rôle de composition, donc, pour notre Richard Allan national. Depuis, il passe le plus clair de son temps à jouer du piano… à queue (vous m’en auriez voulu de ne pas la faire, celle-là…) mais pas debout, n’en déplaise à France (hop, et de deux !). Seul un nouveau choc psychologique pourrait lui faire retrouver ses capacités. Dans cette optique, il scénarise pour son épouse tout un tas de rencontres sexuelles avec des inconnus, dont elle devra lui raconter les moindres détails. Il organise par ailleurs d’autres jeux avec ses domestiques, une mère et sa fille. Alors que nombre de films du réalisateur sont une suite quasi ininterrompue de scènes de fornication sur fond de jazz-funk / jazz-rock composé par Alain Goraguer, les « hardeurs » ont ici des scènes de comédie, des personnages à interpréter et la musique est essentiellement constituée de parties de piano (un peu lassantes à la longue). On pourrait même presque dire que Tranbaree tombe dans le travers inverse. Heureusement, il se rattrape dans le dernier quart d’heure et la traditionnelle partouze finale, où guitare et flûte reprennent leurs droits et où Allan, devant le spectacle du viol de sa femme, retrouve toute sa vigueur. Les protagonistes s’effacent alors et laissent notre couple enlacé dans une semi-obscurité. Il y a également une très bonne scène au début, entre Lahaie, Aveline et Buré, filmée au ralenti et ambiancée par une musique psychédélique. La maison des phantasmes fait partie de ces quelques pornos dont la version « soft » fût rééditée par Bach Films.



Couple cherche esclaves sexuels (1979) 

Avec : Brigitte Lahaie (Barbara de Longwie), Hubert Géral (Jacques de Longwie), Alban Ceray (Firmin, le majordome), Nicole Velna (Alice, l'amie de Firmin), Marie-Claude Viollet (Mathilde, la secrétaire de Jacques), Dominique Aveline (Victor, l'ami de Firmin).


Jean-Claude Roy / Patrick Aubin aime à s’inspirer de classiques du cinéma pour l’écriture de ses scénarios (quand on n’a pas d’idée, autant piquer celles des autres, pas vrai…). Couple cherche esclaves sexuels est une variation porno du The servant (1963) de Joseph Losey. Barbara (Brigitte Lahaie) et Jacques (Hubert Géral, belles bacchantes…) forment un couple bourgeois sans histoire. Un jour, ils reçoivent le courrier d’un homme (Alban Ceray) qui se propose de devenir leur domestique. Ce n’est pas tant que le besoin s’en fasse sentir mais, ma foi, le gars a une bonne bouille alors ils l’engagent. Bon, comme le mari travaille et que sa femme passe ses journées seule à lire au bord de leur piscine, que voulûtes-vous qu’il se passasse (ça existe, ça ? Ma foi, mais avouez quand même que ça a plus de classe que « J'suis pas ta catin Djadja genre - En Catchana baby tu dead ça ») ? Ben ouais les gars, oh, on est dans un porn là, on va pas se contenter de voir le domestique faire le ménage et la bouffe, il va faire d’autres trucs. Comme se branler sous la douche ou faire venir une donzelle (la métisse Nicole Velna) pour égayer ses nuits, par exemple. A la vue de ces spectacles qu’elle espionne, Brigitte va peu à peu tomber sous l’emprise de Ceray et s’offrir à lui. Géral va découvrir l’entourloupe mais croyez-vous qu’il s’en offusqua ? Que nenni, bien au contraire ! Un soir, il les surprend et vient participer. Puis un autre, la métisse les rejoindra pour une partie à quatre. Voila de quoi pimenter la vie sexuelle du couple. Ils auront aussi des aventures avec Mathilde, la secrétaire de Jacques et Victor, un ami de Firmin. Mais un beau matin, c’est le drame : Firmin s’est barré et a laissé un courrier explicatif. En fait, il n’est pas plus domestique que vous et moi, c’est un richissime marquis passionné par le sexe qui initie des couples aux plaisirs de la chair. Pas grave, le mal (ou plutôt « le bien », en l’occurrence) est fait, le couple est épanoui, forme un ménage à trois avec Mathilde et recherche un nouveau domestique.

Belle photographie, petite musique jazzy, actrices au top. « Doubles » simulées sur Brigitte, qui n’acceptait pas « l’entrée des artistes ».



Je conseille ces films aux fans de Brigitte, ici très à son avantage et aux amateurs de pornos scénarisés, un minimum sensibles aux exigences cinématographiques.

jeudi 20 juin 2024

Interview : Richard Allan

 


Richard Allan (né Lemieuvre le 12 août 1942 dans la cité phocéenne qui, selon ses dires lorsqu’il y retourne, « a beaucoup changé »… On imagine que ce n’est pas flatteur et pour y résider, je plussoie), détenteur de l’enviable surnom « Queue de béton » (même si aujourd’hui, âge aidant et comme il le précise, ce serait plutôt « Queue de guimauve »…), est l’un des acteurs pornographiques les plus emblématiques de « l’âge d’or » du X français, avec Alban Ceray, Jean-Pierre Armand et Dominique Aveline (surnommés les « Quatre mousquetaires »). Notre homme est désormais, en compagnie de son épouse, chocolatier en Normandie (avec une gamme de chocolats « érotiques »).

Dans ces brèves interventions, il revient sur ses débuts et son évolution dans « l’industrie » (qui n’en était pas encore vraiment une) du X, les réalisateurs du genre qui l’ont marqué, les films dont il est le plus fier, ses références cinématographiques et quelques anecdotes de tournage.

PREMIER CONTACT (4’34)

PRESENCE D’UNE EQUIPE (3’13)

EXPERIENCE DE REALISATION (3’13)

DISTRIBUER DES RÔLES (2’48)

REALISATEURS MARQUANTS (5’40)

LE FILM (2’35)

SURPRISES DE TOURNAGE (4’57)

REFERENCES CINEMA (1’51)